Dans la steppe mongole par argoul

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Dans la steppe mongole
par argoul

Nous nous arrêtons au bord de la route pour voir une statue sans queue ni tête de style « turk » (« en ce cas, nous dit l’érudite stalinienne, « turc » s’écrit « turk » pour faire la distinction entre origine culturelle et ethnie). Elle servait à « enfermer l’esprit » du mort placé dessous. Il n’en reste pas beaucoup en Mongolie.

Plus loin c’est un obo, terme qui recouvre un tas de pierres avec des chiffons dessus, en général bleu turquoise, et des bouteilles de vodka vides. On y distingue même quelques billets de banque de très faible valeur, glissés entre les pierres. Personne ne les vole jamais car cela porterait malheur. Les obo sont d’origine chamanique, recyclés par la dévotion bouddhique, manifestation envers tous les lieux un tant soit peu élevés du paysage. Poussée de la terre vers le ciel, l’obo est un trait vertical sur l’horizon, un lien entre la terre et les dieux, une démarche humaine qui rapproche du divin. Les prières y sont mieux entendues, croit-on.

Le bleu des écharpes d’offrandes symbolise Tengri, le ciel bleu éternel, aussi vaste qu’une mer sur cet horizon peu escarpé et divinité suprême des Mongols. Il y a en général des chiens qui errent autour des obo, profitant des biscuits, du riz et même de la vodka répandue en libation ! L’usage est d’en effectuer trois fois le tour dans le sens des aiguilles d’une montre.

Un couple venu en voiture d’Oulan Bator, accompagné de leurs deux jeunes filles de 14 et 16 ans, sacrifie au rituel de l’offrande, des trois tours et de la photo souvenir. Les filles sont de belles plantes moulées dans des shorts de jean ultra courts à la mode qui trotte en ces contrées. Ce vêtement convient mieux à leurs cuisses fuselées de jeunesse qu’aux jambonneaux adultes vus au restaurant d’hier.

Aujourd’hui, nous effectuons une longue étape de près de 400 km dans la poussière. La steppe étale son herbe rase sous un vent constant, le relief est à peine ondulé sur des kilomètres. Le grand soleil de ce début d’automne, à la fin août, pousse nombre de jeunes éleveurs à vaquer sans chemise, modèles de l’énergie prolétarienne diffusés par la glorieuse fédération soviétique dont les comportements demeurent en ces lieux reculés. Ils poussent des troupeaux de chèvres et de moutons mêlés, quelques vaches, des chevaux sans selle. Ce sont les « cinq museaux » de la steppe, les « chauds », chevaux et moutons proches de l’homme et les « froids », yaks, chamelles et chèvres, plus indépendants. Ces cinq laitières sont utilisées pour produire alcools, yaourt, crème et fromages. Beaucoup de ces animaux courent librement sur la steppe, n’étant rassemblés que vers le soir pour échapper aux loups.

Passent parfois une bergère à pied ou un petit berger sur sa monture, chemise au vent, faisant la course avec les voitures au grand galop et debout sur sa selle. Sur la route, nous croisons nombre de touristes en déplacement. Solongo nous disait hier que les touristes étaient en premier des Français et des Coréens – allez savoir pourquoi ? Est-ce le côté collabo du tempérament français, constamment hanté par la force dans l’histoire ? La préférence pour Staline et Mao, l’autoritarisme populo de l’époque soviétique et du PC tout-puissant ? Gengis Khan représente-t-il le fantasme sadien de qui torture et viole ? Ce n’est quand même pas le souvenir de l’envoyé de saint Louis, le moine Guillaume de Rubrouck arrivé à Karakorum en 1254, car personne ne l’a lu et le récit de son voyage n’est disponible qu’en collection de luxe à l’Imprimerie Nationale.

Arrive Karakorum, l’ancienne capitale visitée par Guillaume de Rubrouck, pour faire alliance à revers contre les Musulmans en Terre Sainte. Nous allons sur les hauteurs visiter un obo et une tortue de pierre qui, depuis des siècles, essaie vainement d’avancer d’un pouce. La tortue, entre le monde des eaux et la terre ferme, avec ses quatre pattes en points cardinaux et son obstination têtue, porte le monde pour les Chinois. Les Indiens en font un support du trône divin. Les mythes mongols la rendent support de la montagne centrale de l’univers. Au bas de la pente n’attend que nous un sexe mâle en érection, figé dans la pierre et caressé par des générations de femmes qui veulent être fécondes. A tel point qu’il est aujourd’hui entouré d’une barrière pour faire refluer au moins les touristes. Le méat est graissé comme s’il venait de gicler : c’est l’usage, chez les Mongols, de « nourrir » la pierre pour qu’elle conserve son pouvoir. Quatre jeunes garçons s’amusent beaucoup à guetter les réactions des filles devant le pénis pétrifié et l’un d’eux, à cheval, fait des pirouettes pour impressionner les hommes du groupe, moins intéressés.

A chaque endroit où les touristes sont susceptibles de s’arrêter, les nomades étalent des objets à la vente, artisanat des steppes ou « vieilleries » parmi lesquelles il peut y avoir de belles choses. Ils se dépouillent de leur patrimoine, comme nos grands-mères échangeaient l’armoire normande contre un meuble ultramoderne en formica rutilant, mais on ne peut guère le leur reprocher. D’autant que cela n’est pas étranger à la mentalité « nomade » faite de dépouillement et d’occasions. Ce qui est plus surprenant est l’attitude prédatrice des « touristes » qui se veulent écologistes, humanistes respectueux des peuples de la terre, internationalistes férus d’aide au développement – et qui se précipitent pour marchander des objets réduits au rang de « souvenirs » qu’ils vont rapporter dans leurs appartements où ils seront désormais bien morts. Le vrai « souvenir » est celui qui est échangé après une expérience humaine, pas cet étalage où l’on vient faire ses emplettes comme au supermarché. On y trouve des étuis comprenant le couteau et les baguettes, parfois une pierre à feu, des animaux sculptés dans de l’os de vache, des bijoux souvent ornés de turquoise.

Le camp du soir est un village de yourtes destiné là aussi aux touristes. Nous y dînons de salade mayonnaise et d’un ragoût de bœuf aux riz.

La yourte est un mot kazakh, les Mongols disent gher. Les murs sont une armature légère de genévrier ou de saule en treillis s’élevant à 1 m 50 du sol. Elle supporte les 81 longues perches du toit qui convergent vers un anneau de bois lourd à 3 m de hauteur qui comprime l’ensemble comme une clé de voûte. Les perches sont au nombre faste de 9 x 9. Par le trou passe la fumée ou le tuyau du poêle en tôles. Les plaques en feutre sont apposées en une ou plusieurs couches, selon le climat. La porte est toujours orientée au sud. Elles sont maintenues par des cordes et imperméabilisées de graisse. Le feutre dure en général 5 ans et l’armature 15 ans. Une yourte moyenne se monte en une heure par deux personnes. Pesant autour de 200 kg, elle est transportable par deux chameaux ou un camion russe. Les plus petites restent montées sur des chariots de bois à quatre roues, comme celle qui sert de boutique d’artisanat au campement. Elles sont alors traînées par un attelage de bœufs ou de yaks.

Un concert est ensuite prévu dans une yourte-salon. Six ou sept instrumentistes jouent de la vielle à tête de cheval, de la petite vielle à caisse cylindrique, du violoncelle, de la flûte traversière, du luth à trois cordes, de la cithare sur table ou yataga aux 14 cordes de soie pincées par des onglets métalliques, de la cithare à 14 cordes métalliques frappée par deux archets. La vielle à tête de cheval a une légende.

Un nomade mongol, est si passionné de cheval qu’il rend sa femme jalouse. Prévoyant son absence, elle tranche les jarrets de son étalon favori pour l’empêcher de la délaisser. Fou de chagrin, l’homme pleure son compagnon d’une voix poignante et, en le caressant, fait vibrer les crins de sa longue queue. D’autres, plus prolétaires, disent que la vielle serait simplement la louche à qumis sur laquelle on a monté quatre cordes.

Le plus étonnant, à mes yeux, n’est pas la jeune contorsionniste qui officie en maillot, faisant pourtant tous ses efforts de souplesse et d’équilibre, mais le chanteur de rumzi. Ce chant diphonique est très prenant, la modulation des lèvres et le passage de l’air dans le pharynx produisent les sons inouïs d’une double voix. Un seul chanteur émet une double mélopée à la fois. La légende veut que ce chant soit né de la volonté d’imiter le grondement des torrents en même temps que le bruissement du vent ou le cri des oiseaux de la taïga.

La chef, toujours caporaliste et désagréable, nous incite vivement à acheter des CD à la fin (20$ chaque quand même) car « les artistes en Mongolie ne sont pas aidés et ils n’ont que ça pour vivre ». Ajoutant in petto cette remarque à la limite de l’insulte : « de toute façon vous êtes pleins de fric alors, qu’est-ce que c’est pour vous 20$ ? » Comme si c’était à elle de nous faire la morale ou de nous dicter notre conduite. Est-ce la pratique assidue du cheval qui engendre ce caractère de surveillante générale – ces animaux, comme les touristes, se devant d’être « dressés » ?

Ce soir, il pleut un peu. Le poêle allumé sous la yourte-chambre dans laquelle nous nous serrons à quatre chauffe immédiatement, le feutre conservant toute la chaleur. Ce matériau, dont on a retrouvé des traces en Sibérie 4000 ans avant notre ère, est fait de laine de mouton étendue en couches et mouillé, tassé, roulé jusqu’à former un tapis de fibres entremêlées.
argoul | 11 avril 2017 à 03:31 | Étiquettes : 14 ans, autoritarisme, éleveurs, berger, bleu, camp, capitale, caporaliste, chamanique, chant diphonique, chemise, ciel, cinq museaux, cithare, collabo, concert, contorsionniste, esprit, filles, karakorum, luth a trois cordes, Mongolie, obo, route, rumzi, sexe, short de jean, soleil, souvenirs, statue, steppe, style turk, tengri, tortue, touristes, vielle a tête de cheval, voyage, yataga, yourtes | Catégories : Mongolie, Voyages | URL : http://wp.me/p1cxNX-68m

The catholic thing: On Abundance by James V. Schall, S.J.

On Abundance

James V. Schall, S.J.

Tuesday, April 11, 2017

The dominant contemporary “feeling” is that we live in a parsimonious world. Nature is running out of gas. Natural resources are scandalously being “used up,” never to be replaced. Besides, too many people exist on the planet, consuming everything in sight. Species of birds and bugs die out. “Consumerism” knows no bounds to desires. The great enemy of mankind is man himself. He is out of control. Survival prospects for even a small number of gaunt human being are grim. We must act now, decisively, before it is too late.

This doomsday scenario is found in schools, media, governments, churches, and businesses. In the minds of its advocates, its validity is stronger than any faith. To question its tenets approaches blasphemy. Mother Earth is finally unveiled as a cruel goddess. Many find meaning in this collective panic over presumed decreasing resources. It provides an urgent mission. We can now venture forth in a mighty cause to save the world from itself. Evil is now defined not by sins, but by our greedy use of spare resources. Governments are empowered with the welcome task of controlling man by drastically limiting the goods needed for his long-term survival down the planetary ages.

Is there an alternative vision? Why doesn’t the evidence incline us to look at the world’s extraordinary abundance? How is it possible that already so much was available to us for so long? The word “abundance” means overflow, plenty. It comes from the Latin word for wave (unda). When a wave crashes over itself, the sea is filled, full, surging with overflowing waters. The more puzzling thing about the world is not that it contains too little for its purposes, but, astonishingly, way too much, as if it had another purpose in mind.
Allegory of the Eucharist by Alexander Coosemans, c. 1680 [Musée de Tessé, Le Mans]

The initial question is not: “How many resources do we have?” But, “Do we have sufficient and more than sufficient resources for the purpose of our existence on this earth?” Calculations about what might be needed and what is given have little direct relation to the reason why man exists on this planet. No reason can be found to think that, when man ends his stay on this planet, resources to support him will have run out at the same time

Panic about sufficient resources usually arises from the assumption that members of the human race are to remain on this planet for as long as the planet survives. The projections of scarcity are based on this doubtful premise. The destiny and purpose of the human race on this planet are not primarily geared to keeping a few of its billions of members alive down the course of time. Almost all ecology theories about resources and man are premised on the dubious supposition that man has only a this-worldly purpose for his existence. Thus, keeping some of the race alive for as long as possible becomes man’s only intelligible end.

The second presumption of the scarcity syndrome is that human beings do not have brains, or, at least, brains that can deal with their problems as they arise. When I use the word “abundance” to describe what is available to us, I include the human mind’s capacity to learn both what is actually there in reality and how it might be used. We do not know what kinds of technology will be available to us in a century or two. If we predicted the 20th Century on the basis of what men knew in the year 1900, it would never have included the computer, space exploration, or plant research. It is no accident that a hostile relation exists between the limits to growth school and science/technology.

If we approach our lot on this earth from the viewpoint of abundance, we will see that the availability of resources is itself a function of our knowledge plus the enormous riches that are already found on this planet. Nature and mind are not here simply as a result of some accident. With mind and nature, we are given much material abundance to fulfill the purpose for which we are created. This purpose is not for some few members of the human race to be alive when the earth finally burns out, or only to transport themselves to some other planet and continue on ad infinitum.

The purpose of the human race, itself also part of nature, is that each of the finite numbers that God had created is free to reach or reject his transcendent end. The earth is man’s dominion wherein he is to achieve an end that is not simply keeping the planet garden-like. But the caring for the earth is a sidelight to caring for one’s own soul and those of others. Revelation is clear that our inner-worldly end will come when God chooses, when we least expect it, not when we run out of abundant resources.
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James V. Schall, S.J., who served as a professor at Georgetown University for thirty-five years, is one of the most prolific Catholic writers in America. Among his recent books are The Mind That Is Catholic, The Modern Age, Political Philosophy and Revelation: A Catholic Reading, Reasonable Pleasures, and, new from St. Augustine’s Press, Docilitas: On Teaching and Being Taught.
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Pour une école libre au Québec : Stabat Mater de Jean-Baptiste Pergolèse (1710-1736) – Interlude pascal

Pour une école libre au Québec

Interlude pascal

Posted: 14 Apr 2017 04:40 PM PDT

Stabat Mater de Jean-Baptiste Pergolèse (1710-1736)

Stabat Mater dolorosa
Iuxta crucem lacrimosa
dum pendebat Filius.

Debout, la Mère, pleine de douleur,
Se tenait en larmes, près de la croix ,
Tandis que son Fils subissait son calvaire. (litt. pendait.)

Pange Lingua de la Missa Pange Lingua de Josquin des Prés (1450-1521)

Pange, lingua, gloriosi
Corporis mysterium,
Sanguinisque pretiosi,
quem in mundi pretium
fructus ventris generosi
Rex effudit Gentium.

Chante, ô ma langue, le mystère
Du corps sacré, corps glorieux,
Et celui du sang précieux,
Versé pour racheter la terre
Par le fruit d’un sein merveilleux.

Membra Jesu nostri, Ad Pedes (I) de Dietrich Buxtehude (1637-1707)

Ecce super montes
Pedes evangelizantis
Et annunciantis pacem.

[…]

Clavos pedum, plagas duras,
Et tam graves impressuras
Circumplector cum affectu,
Tuo pavens in aspectu,
Tuorum memor vulnerum.

Dulcis Jesu, pie deus,
Ad te clamo licet reus,
Praebe mihi te benignum,
Ne repellas me indignum
De tuis sanctis pedibus.

Voici sur les montagnes
Les pieds du messager
Qui annonce la paix.

[…]

Les clous des pieds, les plaies dures,
Et les marques si profondes,
Je les couvre avec tendresse,
Craignant ta vue,
Me souvenant de tes blessures.

Doux Jésus, Dieu pieux,
Je te crie, comme il est permis à ton débiteur,
Sois bienveillant à mon endroit,
Ne me repousse pas, indigne
De tes pieds saints.

O Haupt voll Blut und Wunden,
Voll Schmerz und voller Hohn,
O Haupt, zum Spott gebunden
Mit einer Dornenkron’,
O Haupt, sonst schön gezieret
Mit höchster Ehr’ und Zier,
Jetzt aber höchst schimpfieret;
Gegrüßet sei’st du mir!

Chef couvert de blessures,
meurtri par nous pécheurs,
Chef accablé d’injures,
d’opprobres de douleurs.
Des splendeurs éternelles
naguère environné,
C’est d’épines cruelles
qu’on te voit couronné !

Mache dich, mein Herze, rein,
ich will Jesum selbst begraben.
Denn er soll nunmehr in mir für und für
seine süße Ruhe haben.
Welt, geh aus, laß Jesum ein!

Purifie-toi, mon cœur,
je veux enterrer Jésus moi-même.
Car en moi désormais il doit reposer
à jamais en paix.
Monde, retire-toi, laisse entrer Jésus.

Gebt mir meinen Jesum wieder !
Seht, das Geld, den Mörderlohn,
Wirft euch der verlorne Sohn
Zu den Füßen nieder !

Qu’on me rende mon Jésus !
Voyez, l’argent, le prix du sang,
Le fils prodigue le jette
À vos pieds !

Χριστὸς ἀνέστη ἐκ νεκρῶν, θανάτῳ θάνατον πατήσας καὶ τοῖς ἐν τοῖς μνήμασι ζωὴν χαρισάμενος.

Le Christ est ressuscité des morts, Par la mort, il a vaincu la mort et à ceux qui sont dans les tombeaux il a donné la vie.

Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

La Passion d’Augustine et la « reprise en main du système éducatif par le gouvernement » (rediff)

Posted: 14 Apr 2017 04:38 PM PDT

L’avis du critique de cinéma Laurent Dandrieu sur La Passion d’Augustine :

La Passion d’Augustine de Léa Pool

Dispersé. Québec, années 1960. Mère Augustine (Céline Bonnier) dirige un pensionnat de jeunes filles centré sur l’éducation musicale. Tout en s’efforçant de préparer sa nièce à un prestigieux concours de piano, elle doit se battre pour sauver son couvent, menacé par la reprise en main du système éducatif par le gouvernement. Réalisé un peu platement, mais remarquablement interprété, ce récit très riche évoque la soudaine laïcisation du Québec, les tentatives de compromission de l’Église avec le monde, l’initiation musicale d’une jeune fille, la passion de la transmission… : mais pour avoir embrassé trop de pistes à la fois, le film laisse un sentiment d’inachevé.

La qualité du français, le faible accent « canadien » ont frappé ce critique méridional. Lysandre Ménard souligne que c’était à dessein pour mieux calquer l’exigence du français châtié transmise par les religieuses, cette exigence aurait largement disparu aujourd’hui

L’avis de la critique de cinéma Marie-Noëlle Tranchant du Figaro :

Les scènes musicales, vives et intenses, sont le meilleur du film. Sous les doigts de Lysandre Ménard, jeune pianiste pour la première fois actrice, Bach, Chopin, Beethoven débordent de jeunesse enthousiasmante. L’émotion musicale coule à flots, le reste est étrangement figé.

La Passion d’Augustine est un mélo sociologique qui prétend faire revivre le Québec des années 1960 passant de la tradition à la modernité, de la culture chrétienne à la sécularisation. La transition serait intéressante à suivre si elle ne se résumait à des clichés. La réalisatrice cisèle des images pieuses pour vanter la liberté laïque. Tout est joli et factice. Aucune vérité dans ces personnages dessinés d’un même trait, qui parlent toujours le langage de la réalisatrice, jamais le leur : on la voit inscrire dans leurs attitudes « autorité », « impertinence », « passion », « révolte », « liberté ». Seule scène surprenante : le changement d’habits des religieuses, où l’on sent une émotion juste. Moralité : un message progressiste ne suffit pas à éviter la fadeur académique.

Nous trouvons ces jugements un peu sévères, c’est un bon film, même s’il est vrai que l’on sent que Léa Pool se félicite en quelque sorte de l’issue. Le film n’est pas exempt de caricatures, notamment pour ce qui est du portrait de la générale ou de l’usage des saisons quand le film commence par un long hiver rigoureux (comme la religion d’alors doit-on comprendre) pour finir avec l’arrivée du printemps, symbole trop évident du passage d’une société ténébreuse à une époque progressiste.

Saluons cependant ce film qui ne juge pas pesamment, mais laisse parler des différents protagonistes. Il est de belle facture tant au niveau visuel que musical. Il trace des portraits touchants de religieuses aux personnalités diverses. Léa Pool n’appuie pas trop, elle laisse parler. On est donc libre de penser que c’est la professeur de français, la plus stricte, qui a sans doute le mieux vu ce que ce radieux avenir signifierait pour ces religieuses : « Vous ne voyez pas qu’on planifie notre disparition ? On va se retrouver à quatre-vingts ans, sans voile, sans costume, sans couvent. On va être toutes seules. Puis on va être les dernières. »

Bande-annonce

L’avis du Quotidien du médecin (français) :

Au Québec, la laïcisation de l’enseignement, dominé par l’Église catholique, a été tardive. Et, parfois, d’autant plus brutale. [Note du carnet: Visiblement, ce chroniqueur ne connaît pas son histoire de France, la laïcisation forcée en France fut très brutale… Le Québec accueillit d’ailleurs de nombreuses congrégations chassées de France par les « tolérants » républicains. Voir ici et là.] C’est ce qu’évoque « la Passion d’Augustine » à travers l’histoire d’un petit couvent et de sa directrice (Céline Bonnier), qui en a fait un établissement d’excellence pour la musique.

« Ce n’est pas du tout un film sur la religiosité, mais sur la spiritualité qui s’exprime par la musique » , explique Léa Pool . C’est aussi un film sur l’émancipation féminine. La cinéaste, qui a signé une vingtaine de films, fictions et documentaires depuis 1979, souligne au passage que « faire du cinéma quand tu es une femme est déjà un acte d’émancipation. En tout cas c’était le cas il y a trente ans… ».

Mais revenons à mère Augustine et à son école de jeunes filles. Le personnage, dont on découvre les forces et les failles, est attachant, et son combat contre les forces contraires (le conservatisme de l’Église d’un côté, le progressisme et l’air de liberté de l’autre) qui conspirent à l’abattre ne manque pas de panache. Mêlant l’humour, l’émotion, et le pouvoir de la musique, Léa Pool nous le fait admirer.

Les jeunes interprètes, qui sont elles-mêmes musiciennes, sont bien choisies, comme les décors de neige, faisant contraste avec l’uniforme noir des religieuses. Malgré quelques lourdeurs vers la fin, on aura compris que la passion d’Augustine mérite d’être partagée.

Rencontre avec plusieurs artisanes du film La Passion d’Augustine et commentaire de sœur Évangéline Plamondon sur le film.

Couvert de prix au Québec et par celui du public au Festival d’Angoulême, le succès populaire de ce film a surpris, à une époque où la religion n’agit plus dans la société, où la multitude d’églises, couvents et monastères sont devenus de vastes appartements, des bibliothèques, des centres associatifs, voire des spas. La Passion d’Augustine a rejoint son public. Comme le rapporte La Croix, à chaque projection, les spectateurs sortaient émus, remués de retrouver aussi fidèlement leur passé de pensionnaires, remerciant la réalisatrice. Cette reconnaissance intervient aussi au moment où nombre d’historiens au Québec réexaminent le bilan de l’Église, établissant qu’il ne saurait être totalement confondu avec la prétendue raideur dogmatique de l’éducation qu’elle dispensait. Léa Pool apporte une pierre à cet édifice de réhabilitation.

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The catholic thing: God’s Concealment on Holy Saturday by Joseph Ratzinger

God’s Concealment on Holy Saturday

Joseph Ratzinger

Saturday, April 15, 2017

God’s concealment in this world constitutes the real mystery of Holy Saturday, the mystery already transpiring in the enigmatic words telling us that Jesus “descended into hell.” At the same time, the experience of our era has offered us a completely new approach to Holy Saturday, given God’s concealment in the world, which belongs to him and which should proclaim his name in a thousand languages, the experience of the powerlessness of God who is yet omnipotent – this is the experience and the wretchedness of our age. But even if Holy Saturday has drawn deeply near to us in that way, even if we understand the God of Holy Saturday more than the powerful manifestation of God in thunder and lightning of which the Old Testament speaks, a question remains unresolved. . . what is really meant by the mysterious phrase that Jesus “descended into hell”?

But even if Holy Saturday has drawn deeply near to us in that way, even if we understand the God of Holy Saturday more than the powerful manifestation of God in thunder and lightning of which the Old Testament speaks, a question remains unresolved. . . what is really meant by the mysterious phrase that Jesus “descended into hell”?

Let’s be clear about it: no one is really capable of explaining it. Nor does it become clearer by saying that here “Hell” is a bad translation of the Hebrew word shêol, indicating merely the whole kingdom of the dead and so the formula would originally have meant only that Jesus descended into the profundity of death, that he really did die and he shared in the abyss of our destiny of death.

In fact, the question here is: what is death really and what really happens when we descend into the profundity of death? We must be mindful of the fact that death is no longer the same as it was before Christ endured it, before he accepted and penetrated it, just as life, being human, is no longer the same as it was before human nature, in Christ, was able to come in contact with – and it truly did – God’s own being.

Before, death was just death, separation from the land of the living and, albeit at differing degrees of profundity, something like “hell,” the nocturnal side of living, impenetrable darkness. But now death is also life and when we pass over the glacial solitude of the threshold of death, we always meet once more with him who is life, whose desire is to become the companion of our ultimate solitude and who, in the mortal solitude of his anguish on the Mount of Olives and of his cry on the cross: “My God, my God, why have you forsaken me?”, became a partaker of our solitudes.
The Harrowing of Hell by Bl. Fra Angelico, c. 1440 [Museo di San Marco, Florence]

If a child had to venture out alone through a wood on a dark night, he would be afraid even if he were to be shown a hundred times that there was nothing to fear. He is not afraid of anything specific, to which he could put a name, but in the dark he feels insecure, an orphan, he feels the sinister character of inner existence. Only a human voice could console him; only the hand of a person he loves could banish the anguish, like a bad dream.

There is an anguish – the true kind nesting in the profundity of our solitudes – which cannot be overcome by reason but only by the presence of a person who loves us. This anguish, in fact, doesn’t have an object to which we could put a name. It is the terrible expression of our ultimate solitude. Who among us has not felt the awful sensation of this state of abandonment? Who would not hear the blessed, comforting miracle worked in these circumstances by an affectionate word?

But wherever there is such solitude as to be inaccessible to the transforming word of love, then that is the place we call Hell. And we know that not a few men of our time, so apparently optimistic, hold the view that every encounter remains superficial, that no man has access to the ultimate and true profundity of another and that, therefore, in the ultimate depths of every existence lies desperation, even hell.

Jean-Paul Sartre expressed this poetically in one of his plays and at the same time he exposed the nucleus of his doctrine on man. One thing is sure: there will come a night when no word of comfort will penetrate the dark abandon, there will be a door which we must pass though in absolute solitude: the door of death. All this world’s anguish is, in the final analysis, the anguish generated by this solitude.

This is why in the Old Testament, the word indicating the kingdom of the dead was identical to the word for hell: shêol. Death, in fact, is absolute solitude. But this solitude that can no longer be illumined by love, that is so profound that love can no longer reach it, is hell.

“Descended into hell” – this confession of Holy Saturday means that Christ passed through the door of solitude, that he descended into the unreachable and insuperable depth of our condition of solitude. This means, however, that also in that extreme night which no word penetrates, when we will all be like children, banished, weeping, there will be a voice that calls to us, a hand that takes our hand and leads us on.

Man’s insuperable solitude was overcome from the moment He entered it. Hell was beaten from the moment love entered the region of death and the no man’s land of solitude was inhabited by him. In his profundity, man does not live by bread. In the authenticity of his being, he lives by the fact that he is loved and is himself given the faculty to love. From the moment there is the presence of love in death’s sphere, then life penetrates death: life is not taken from your faithful, O Lord, but transformed, the Church prays in its funeral liturgy.

In the final analysis, no one can measure the portent of the words: “He descended into Hell.” But if at some time it is ours to draw near to the hour of our ultimate solitude, we will be given to understand something of the great clarity of this dark mystery. In the hopeful certainty that when the hour of extreme solitude comes we will not be alone, we can already, now, presage something of what will happen. And in the throes of our protest against the darkness of the death of God, we begin to be grateful for the light that comes to us from this same darkness.
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Vallée de l’Orkhon par argoul

Vallée de l’Orkhon
par argoul

Lorsque la steppe cède la place aux montagnes, le paysage devient le prolongement de la taïga sibérienne. Dans cette zone de forêts voisinent les pins, les sapins, les mélèzes, les bouleaux, les trembles et les saules.

« Si ce pays informe possède un cœur, peut-être est-ce là qu’il se trouve, dans la vallée de l’Orkhon. La région est l’un des pivots de la Mongolie depuis l’Antiquité. Ogodei, Guyuk et Mongka, les trois successeurs de Gengis Khan, passaient tous plusieurs mois de l’année dans cette vallée, où ils tenaient leurs quriltaï, ou rassemblement des tribus. Quand les armées mongoles ont renoncé à mettre à sac la ville de Vienne, comme elles l’avaient prévu, c’est ici qu’elles sont revenues. La vallée est hantée par les sépultures nomades et l’on y trouve des vestiges de villages pré-mongols. » C’est ainsi qu’écrit Stanley Stewart dans son récit de voyage publié en français sous le titre L’empire du vent, page 332.

Stewart est un Irlandais qui a été élevé au Canada et qui vit en Angleterre. Il a gardé de ces déracinements successifs un humour ravageur qui lui permet de raconter ses voyages de manière imagée et irrésistible. Sur 399 pages, son périple mongol ne commence qu’à la page 141 mais ses prémisses, à Istanbul, sur la mer Noire et en Russie, avec un jeune de 15 ans amateurs de trafics et de femmes, sont un véritable délice. J’aimerais écrire comme lui de façon aussi détachée et indulgente, prenant les étrangetés et autres contrariétés comme des occasions de m’émerveiller devant autant d’absurdités. Le livre tout entier est un enchantement et je ne peux qu’en conseiller à quiconque la lecture !

Le pique-nique a lieu à une heure de Karakorum, dans les collines qui surplombent l’Orkhon, fleuve qui coule sur 1100 km. Nous sommes parmi un chaos de blocs gréseux, lunaires. S’élèvent de nos pas une odeur puissante d’armoise. Des edelweiss charnus se dressent entre les touffes comme sur les hauts plateaux du Tibet. Des milans voraces planent très haut dans le ciel. Ils attendent qu’on leur jette un morceau ; certains s’en saisissent en vol, paraît-il. Mais L’un d’entre nous a beau faire le sémaphore durant un quart d’heure, risquant plusieurs fois de perdre l’équilibre sur sa pierre élevée, aucun oiseau ne daigne s’approcher d’assez près pour lui enlever le morceau de la main.

Environ une heure de voiture dans le paysage plus tard, nous arrivons aux tombes « scythes » ornées de stèles de pierre sculptées au lieu-dit Temeen Tchulun sur la carte. Une série de cerfs « aux bois volants » – comme le décrivent les archéologues – précède une caravane de chameaux. Tout cela daterait du 6ème siècle (avant !).

Le site est sauvage, donnant vue sur la vallée et grimpant doucement vers un col.

Ces stèles de l’âge du bronze sont toujours en ces endroits reculés, comme s’ils représentaient des lieux de « refuge » symboliques du territoire, des « donjons » sentimentaux pour ces peuplades nomades de l’époque.

Encore un peu d’auto sur pistes et hors-pistes. Nous rencontrons quelques yourtes éparses sur les prés qui bordent la rivière, des troupeaux libres d’ovins et de chevaux broutant l’herbe bien verte. Une source pure coule en bas d’une falaise et nos cuisinières empruntent le sentier très raide avec des bidons pour aller faire provision d’eau. Celle-ci aurait des « vertus ». Des mélèzes et des pins poussent dans le méandre comme une oasis dans l’uniformité de la steppe jusqu’ici rencontrée.

Nous ne sommes plus dans les paysages steppiques mais bien dans cette fin de taïga sibérienne. L’endroit s’appelle Uurdin Tokhoï. Djalamba la cuisinière parle français. Elle l’a appris à Oulan Bator mais ne parle jamais en premier. Il faut lui poser une question pour qu’elle y réponde. Sa beauté est celle de la steppe chantée par les Mongols, « le visage large et plat ».

Le premier camp du soir est l’endroit où nous attendent les hippopodes, ces hommes « aux jambes de chevaux » cités par les Anciens. Saïn baïno ! – « bonjour ! » L’éleveur s’appelle Togo, ses aides sont deux hommes et son fils de 14 ans prénommé Tserendorj, du nom d’un révolutionnaire mongol reçu par Lénine en 1921 et qui est devenu Premier Ministre.

Vaste ambition pour ce petit gars à qui l’on donnerait 12 ans. Il est encore pré-adolescent avant la mue. Selon Biture, qui le connaît depuis qu’il a 4 ans, il a toujours été vif, espiègle et très observateur. Avec les touristes, il reste très attentif et règle efficacement les sangles et les selles. Ce qui ne l’empêche nullement de faire des farces quand il les connaît mieux – par exemple supprimer un étrier, ou arracher au vol la casquette. Pour l’instant, il se contente de sourire, comme un quartier d’orange sur une face ronde. Il attend son heure.
argoul | 15 avril 2017 à 03:05 | Étiquettes : adolescent, armoise, âge du bronze, éleveur, blocs gréseux, cerfs, edelweiss, hippopodes, l’empire du vent, Mongolie, saïn baïno, source, stanley stewart, steppe, taïga, tombes, vallée de l’orkhon, voyage, yourtes | Catégories : Mongolie, Voyages | URL : http://wp.me/p1cxNX-68S

The catholic thing:The “Fuller Sense” of Scripture by Randall Smith

The “Fuller Sense” of Scripture

Randall Smith

Wednesday, April 12, 2017

Consider for a moment the following selection from the Scriptures. It contains God’s famous promise to David to establish an eternal covenant with one of David’s descendants:

The LORD spoke to Nathan and said:
“Go, tell my servant David. . . .
‘When your time comes and you rest with your ancestors,
I will raise up your heir after you, sprung from your loins,
and I will make his kingdom firm.
It is he who shall build a house for my name.
And I will make his royal throne firm forever.
I will be a father to him,
and he shall be a son to me.’” (2 Sm 7:4-5a, 12-14a)

David’s famous son was Solomon, and Solomon did, in fact, build the first temple in Jerusalem after his father death. So this passage literally seems to be referring to Solomon. But does it?

Note the promises. Along with “it is he who shall build a house for my name,” we also find these three in particular:

(1) I will make his kingdom firm.
(2) I will make his royal throne firm forever.
(3) I will be a father to him, and he shall be a son to me.

The problem with applying these promises to Solomon is that, although his kingdom was firm during his life, it split into the northern and southern kingdoms after his death, seemingly rendering the promise to “make his [David or Solomon’s] throne firm forever” empty. So too, after the kingdom was divided in this way, the northern kingdom of Israel would eventually fall to the Assyrians in 722 B.C.; the southern kingdom of Judah would similarly fall to the Babylonians in 598 B.C. Thus neither the kingdom nor the royal throne seems to have been “made firm” forever – indeed, not much longer than after the death of Solomon himself.

As for the promise that “I will be a father to him, and he shall be a son to me,” Solomon was renowned in the Scriptures for his wisdom, but also for his sins – one of the most egregious being his idolatry, the Scriptures telling us that he had taken hundreds of foreign wives, along with even more concubines, and had built hundreds of shrines to their gods in Jerusalem. Not exactly the actions of a faithful son showing obedience to his heavenly Father.
Entry of Christ into Jerusalem by Pietro Lorenzetti, c. 1320 [Basilica inferiore di San Francesco d’Assisi, Assisi]

What great exegetes such as St. Jerome and St. Thomas would tell us is that there are things in the text of 2 Samuel 7 that clearly seem to “exceed the condition of the event” – the “event,” in this instance, being Solomon’s kingdom and its aftermath. These promises were only truly fulfilled, they would tell us, with the coming of Christ, when with the incarnation, death, resurrection, and ascension to the right hand of the Father, He (a) established the “kingdom of God”; (b) “made his royal throne firm forever” in heaven; and (c) as the Son of God, perfectly realized the promise that God would be “father to him, and he shall be son to me.”

The prophet who wrote 2 Samuel 7 may have had Solomon in mind, or perhaps he had no idea who he might be referring to. We don’t know. But exegetes such as St. Jerome and St. Thomas believed that the prophetic writer, whoever he was, was working as the instrument of the Holy Spirit who knew the full truth to which the words should be referred.

Solomon did build a temple, and he did reign as king. But these were all imperfect foretastes of the one in whom the promise is realized fully. Thus instead of claiming, as the fifth-century Antiochene exegete Theodore of Mopsuestia had done, that the text literally refers to Solomon and only allegorically refers to Christ – a position that was condemned at the Second Council of Constantinople in 553 A.D. – Thomas Aquinas, following Jerome, will say that the text literally, most properly, refers to Christ: its promises are only fulfilled in Him.

It’s not that they make absolutely no reference to Solomon, but they refer to him only inchoately, imperfectly, as a prefiguration of Christ. “These words should be explained,” says St. Thomas, “as being about the kingdom of Solomon insofar as it is a symbol of the Kingdom of Christ in which all the things said there will be fulfilled.”

This is worth remembering if someone tells you that the passage in Isaiah 7:14 prophesying that “a Virgin will conceive and bear a son” does not refer to Christ’s birth, or that the “suffering servant” passages in Isaiah are not really about Jesus.

He was spurned and avoided by men,
a man of suffering, knowing pain,
Like one from whom you turn your face,
spurned, and we held him in no esteem.
Yet it was our pain that he bore,
our sufferings he endured.
We thought of him as stricken,
struck down by God and afflicted,
But he was pierced for our sins,
crushed for our iniquity.
He bore the punishment that makes us whole,
by his wounds we were healed.

What is the “literal sense” of this text? This is not always as easy as people seem to think; which is why it’s good that we have saints like Jerome and Thomas to help guide us. Are these words really about Jesus and about what He did for us? Is His journey to the cross really the fulfillment of this prophecy? Did God really know centuries before the event what He would do in and through Christ?

You’d better believe it. This was a love so great He knew the moment Adam fell. The happy ending of the story was never in doubt. It’s only our part in the story that’s still to be worked out. All we have to do is follow Mary’s example and say yes.
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Randall B. Smith is the Scanlan Professor of Theology at the University of St. Thomas in Houston. His most recent book, Reading the Sermons of Thomas Aquinas: A Beginner’s Guide, is now available at Amazon and from Emmaus Academic Press.
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Karakorum par argoul

Karakorum
par argoul

Au matin, nous allons visiter l’ancienne capitale, à une lieue de là. Les Mongols nomadisent et seuls les étrangers habitaient l’endroit. Selon Guillaume de Rubrouck, qui y est arrivé le 5 avril 1254 et qui ne l’a quittée que le 10 juillet, « sauf le palais du Khan, elle n’est pas aussi grande que le village de Saint-Denis. » Elle comprenait deux quartiers, le marché tartare et les artisans chinois, plus « une douzaine de temples d’idolâtres de diverses nations ». Guillaume a même rencontré un orfèvre parisien dont la famille habitait sur le Grand Pont. Les Mongols n’étaient pas très nombreux, environ 129 000 cavaliers selon les estimations des spécialistes, mais ils étaient entraînés par leur existence de nomades et tous les mâles de 15 à 60 ans représentaient une nation en armes comme en rêvent les Suisses. Ils régnaient surtout par la terreur qu’ils savaient inspirer, « massacrant tout le monde » quand ils prenaient une ville, se délecte à nous conter Biture, « sauf les artisans ». Respect pour le travail des mains que tout nomade obligé à se débrouiller seul sait reconnaître ? Ce n’était pas pour embellir leurs villes mais pour amuser le khan par leur virtuosité. Ce Guillaume Boucher, par exemple, construisait pour le petit-fils de Gengis une fontaine à qumis « surmontée d’un ange qui sonne de la trompette » quand les réservoirs étaient vides. Ce lait de jument fermenté titre 3 à 12° comme la bière. Le lait de la journée des juments allaitantes (les poulains ne sont autorisés à téter que la nuit) est conservé dans des outres de cuir, exposé à la chaleur et brassé pour activer la fermentation. Entourée d’une enceinte sur l’ordre d’Ogodeï en 1235, la ville a été incendiée par les Chinois en 1382. Ce que nous voyons est une reconstruction bien postérieure. L’actuelle ville basse est divisée prolétairement en carrés égalitaires et géométriques entourés de palissades en bois. Dedans s’élève une cabane ou une yourte, parfois les deux.

Le temple Erdeni Zuu a été érigé en 1586 après la conversion du khan Altan au lamaïsme en 1575. Il a invité à sa cour le chef spirituel des Bonnets Jaunes de Lhassa et lui a octroyé le titre de Dalaï Lama, « lama immense » ou « lama océan ». En échange, Altan est proclamé réincarnation du grand Qubilaï : la religion demeure très politique. Les divers bâtiments du temple sont entourés d’un mur de briques peint de blanc de 400 m de côté, agrémenté de 108 stupas peints en jaune. Cette enceinte date du début 19ème. Elle est ouverte de quatre portes, lieux de marché ou d’étals à touristes.

Après les diverses destructions dues aux invasions et à la rage de détruire les « vieilleries contre-révolutionnaires » des années 1930, restent aujourd’hui à l’ouest trois temples de style chinois suivis des tombeaux d’Altan khan et de son fils puis d’un temple de style tibétain datant de 1765.

A l’est s’élève le Labrang, résidence du « Bouddha vivant ». Entre les deux se dresse un stupa de 10 m de haut datant de 1799, Bodhi Suburgan. Nous allons visiter.

La chef se fend de quelques explications « culturelles », s’interrompant parfois au milieu d’une phrase avant de dire : « qu’est-ce que je dis, déjà ? » ou « je ne sais plus où j’en suis, moi ». La vodka au litre a clairement fusillé nombre de neurones.

J’en apprendrai bien plus dans le livre de Michel Hoang, Gengis Khan, paru en 1988 chez Fayard. Gengis signifie quelque chose comme « océanique », universel. Le vrai nom du khan était Temoudjin. Il a mis 20 ans à unifier les nomades, puis 20 ans pour conquérir un empire du Pacifique à la Caspienne, qu’il fallait un an à cheval pour parcourir. Union symbolique du loup tacheté et de la biche fauve, Temoudjin unit les qualités mâles du loup, force, ruse et hardiesse, aux vertus femelles de la biche, agilité, endurance et grâce. Il est né une année du Cochon, vers 1155, sur la rive droite de la rivière Olon, territoire aujourd’hui en Russie, au-dessus de la frontière nord-est de la République Populaire de Mongolie. Son père empoisonné, orphelin à 9 ans, il lui fallut attendre son âge adulte pour faire alliances et batailles qui allaient le propulser par élection au titre de « khan ». Il avait une exigence d’obéissance absolue à sa personne et la soif d’un pouvoir sans partage.

Despote têtu et brutal, ce sont probablement ces traits de caractère qui fascinent autant les Français, en témoignent la révérence de la culture nationale pour les rois absolus et les chefs d’Etat les plus autocrates. Ceux qui sont industrieux mais trop bons sont méprisés : plutôt Louis XIV que Louis XIII, plutôt Napoléon 1er que Napoléon III, plutôt De Gaulle que Pompidou. Temoudjin savait susciter la fidélité et se faire des amis, même des petits amis, si l’on en croit l’Histoire secrète des Mongols écrite en 1240 pour l’édification des souverains de la dynastie. Jamuqa était « frère juré » de Temoudjin depuis l’âge de 11 ans : « ils dormirent ensemble sous la même couverture », dit la chronique, insistant même « ils s’aimèrent ensemble une année et la moitié d’une seconde année ». Les mœurs de la steppe ne sont pas différentes de celles des cités, d’autant que le jeune Temoudjin n’a été élevé que par sa mère – une maîtresse femme – depuis l’âge de 9 ans ; les femmes servent à tenir la yourte, à faire la cuisine et à produire des enfants ; pour le reste, les garçons apprennent entre eux la vie exaltante des hommes, équitation et chasse, très bon entraînement pour la guerre qui fonde les amitiés durables. Ou les inimitiés : Temudjin, aidé de l’un de ses demi-frères, a quand même assassiné d’une flèche à 12 ans son autre demi-frère de 13 ans avec qui il ne pouvait s’entendre.

Avant d’entrer dans l’enceinte, pendant que nombre d’autres se précipitent une fois de plus sur les étals de babioles à touristes, fascinés par « la trouvaille » à piller, je vais faire le tour des fouilles russo-mongoles qui se tiennent près de l’inévitable tortue de pierre, « la plus photographiée de Mongolie .

Ils dégagent à la pelle ce qui semble les soubassements de piliers de pierres, régulièrement espacés. Peut-être quelques-uns des 64 piliers du palais d’Ogodaï ? Les jeunes archéologues qui supervisent et mesurent, filles et garçons, contrastent avec leurs cheveux blonds, leurs traits aigus et leur prestance élancée avec les travailleurs Mongols qui creusent, plus ramassés et aux traits arrondis.

Nous entrons dans l’enceinte par une porte devant laquelle se pressent encore les étals. Dans le temple de style tibétain, des moines récitent des sutras d’une voix monocorde tandis que brûle une ligne d’encens en U sur le sable d’un ostensoir. Au-dehors, de longues dalles libres permettent la grande prosternation lamaïste. Tournent autour du temple de jeunes novices au crâne rasé sauf une houppette sur le front. Ils sont vifs et bronzés. A l’époque soviétique, après les grands massacres idéologiques de l’ère stalinienne, quelques moines avaient été autorisés mais, fonctionnaires d’Etat, ils avaient été obligés de se marier. La tradition demeure, et les Mongols sont les seuls des Gelugpas à avoir femme et enfants. Les rares monastères autorisés étaient très surveillés par les autorités ; malgré cela, la ferveur populaire continuait à se manifester, notamment au Jour de l’An.

Le labrang, « l’auberge du Dalaï-Lama quand il vient en visite », date du 18ème siècle. Il est consacré au culte de Mahakala, le Grand Noir terrifiant. Le bouddhisme tantrique a plutôt bien pris chez les Mongols car, pour cette pratique, tout est relié au cosmos, comme c’est le cas dans le chamanisme qui a précédé. Prier se dit « s’encorner » – comme les cerfs en rut ; il est nécessaire de se taper le front sur la pierre. Des mères poussent ainsi de la nuque leurs enfants à cette « prière » d’un genre spécial. Adultes, ils garderont cette habitude répugnante de frotter leur gras sur les vitrines, rendant la vision des statues bouddhiques bien floue. En revanche, la jeunesse des villes a plutôt adoptée l’athéisme officiel durant plus de deux générations. Un jeune homme n’entre-t-il pas visiter les temples le torse aussi nu que sa mère l’a fait ?

Le temple « Main Zuu » (« temple principal ») a été bâti au 16ème siècle par Avtaï Saïn khan, l’été du fiery male dog – du dogue flamboyant. Les dragons s’enroulent, queue et griffes, autour de chacun des piliers centraux. Ces bâtiments divers, temples et oratoires, sont ornés de fresques et de vitrines contenant statuettes et statues. Souvent volées dans les années d’anarchie qui ont suivies la fin du soviétisme, elles sont désormais un peu mieux protégées.

Les heures passent et la digestion s’opère. Biture nous signale que, « si vous voulez aller voir votre cheval, c’est par là ». Quoi ? Les chevaux nous attendent ici ? Première nouvelle ! Le quiproquo est rapidement dénoué : en Mongolie, « aller voir son cheval » a la même signification que, pour les Anglais, « aller se repoudrer le nez ». C’est moins civilisé, c’est tout. Mais un neurone avait encore dû être fusillé, Biture avait « oublié » que nous étions nouveaux dans ce pays ; elle « croyait » avoir encore affaire au groupe précédent.
argoul | 13 avril 2017 à 03:47 | Étiquettes : 1254, 1586, aller voir son cheval, altan, amis, ancienne capitale, archéologues, artisans, autocrates, biche, dalai-lama, despote, femme, fouilles, garçons, gengis khan, guillaume de rubrouck, houpette, karakorum, khan, labrang, lait de jument fermenté, lamaïsme, loup, mahakala, michel hoang, moines, Mongolie, novices, politique, prier, qumis, religion, s’encorner, steppe, temoudjin, temple, temple erdeni zuu, terreur, tombeaux, torse nu, tortue, voyage |

La voie de l’épée : La grande histoire des bides stratégiques : aujourd’hui les anticipations

La voie de l’épée

La grande histoire des bides stratégiques : aujourd’hui les anticipations

Posted: 12 Apr 2017 02:01 PM PDT
L’illusion de la paix universelle prochaine :
« la paix est prévue par la sociologie depuis vingt-cinq ans…Aujourd’hui encore, elle la prévoit pour tout l’avenir de notre transition, au bout de laquelle une Confédération républicaine ayant uni l’Occident, il n’y aura plus lieu à aucun conflit les armes à la main. » Littré, Le National, 18 novembre 1850.
« La vie industrielle prédominera sur la vie militaire car elle a une tendance fondamentale à lier directement tous les peuples, malgré les diverses causes quelconques, mêmes religieuses, d’antipathie nationale. » Auguste Comte, Cours de philosophie positive, 1842, 56e leçon.
« L’hypothèse d’une paix universelle et définitive est légitime…parce qu’elle va dans le sens du progrès du droit et de la prépondérance de plus en plus acquise au travail dans la direction des sociétés. » Proudhon, La guerre et la paix, 1861.

Prévisions proches de l’événement :
« Je ne crois, je vous le répète, à une guerre prochaine » Jules Simon, discours au Corps législatif, décembre 1867.
« Est-ce le chiffre de l’armée prussienne qui vous préoccupe ? L’armée prussienne est une armée essentiellement défensive » Emile Ollivier, discours au Corps législatif, 23 décembre 1867.
« Ce que je sais bien, c’est que les Allemands ne nous déclareront pas la guerre. Ce ne sont pas des idiots. Ils ne sont pas fous. Je vous le dis, ils ne feront pas la guerre. » Aristide Briand, ministre de la justice, le 31 juillet 1914.

« La paix est sauvée pour une génération ! » Sir Neville Chamberlain, Premier ministre, au retour de Munich en septembre 1938.
« Croyez-moi, l’Allemagne est incapable de faire la guerre » Lloyd George, Le Petit Journal, 1er août 1934.
« Mr Hitler est par nature artistique et non politique et, une fois réglée, la question de la Pologne, il se propose de finir ses jours en artiste et non en faiseur de guerre » Sir Neville Chamberlain, déclaration après son entrevue avec Hitler à Berlin, 25 août 1939.
« Ni militairement, ni économiquement Hitler ne pourrait faire la guerre. L’Allemagne manque de cadres qualifiés dans tous les domaines » André Marty, Discours au Vel’d’Hiv, 19 février 1938.
« Une attaque japonaise sur Pearl Harbour est une impossibilité stratégique » Général G F Eliot, « The impossible war with Japan », in The American Mercury, septembre 1938.
« L’idée que les Arabes puissent franchir le canal de Suez est une insulte à l’intelligence. » Golda Meir, Premier ministre d’Israël, quelques mois avant la guerre du Kippour.

Plus tactique :
« Les armes sont si perfectionnées qu’un nouveau progrès [militaire] d’influence radicale n’est plus possible. » Engels, Théorie de la violence, 1878.
« La guerre de l’avenir verra se produire de très grandes charges de cavalerie » Général Bonnal, Journal des sciences militaires, 1903.
« Quant aux chars d’assaut qui devaient nous ramener à la guerre de mouvement, leur faillite est complète. » Général Chauvineau, Une invasion est-elle encore possible ?, 1938, préface du Maréchal Pétain.
« Je veux bien qu’on m’appelle Mayer si jamais un avion allié arrive à bombarder Berlin. » Hermann Goering

Prévisions géostratégiques :
« Si l’Europe perdait ses colonies, la dépression économique et sociale qui en résulterait la ramènerait aux stagnations franchies depuis plusieurs siècles en étiolant peu à peu son développement jusqu’à la paralysie de sa civilisation. » Albert Sarraut, Président du conseil, 1931.
« Les peuples révolutionnaires constituant plus des 9/10e de la population du monde, la victoire leur appartient. » Mao Tsé Toung, juin 1960.

Hors sujet, en passant :
« L’antisémitisme d’Hitler ? Blague, blague, blague ! » Charles Maurras.

Et puisqu’on cite beaucoup le général en ce moment :
« Perrin, la guerre atomique aura lieu. Je ne la verrai pas, mais, vous, vous la verrez. » Charles de Gaulle, à Francis Perrin, haut commissaire à l’énergie atomique, juillet 1959.
« L’année 1968, je la salue avec sérénité […] En considérant la façon dont les choses se présentent, c’est vraiment avec confiance que j’envisage pour les douze prochains mois l’existence de notre pays » Charles de Gaulle, vœux télévisés de nouvel an, 31 décembre 1967.

The catholic thing:The Stripping of the Altars by David Warren

The Stripping of the Altars

David Warren

Thursday, April 13, 2017

As Christ was stripped of his garments, so the altars are stripped of their coverings in the traditional Maundy Thursday celebration. “They parted my garments amongst them: and upon my vesture they cast lots.” Following hard upon this antiphon is the recitation of Psalm XXI, the Deus meus: “My God, my God, why hast Thou forsaken me?”

It is an arresting Psalm, with its shockingly exact prevision of the Crucifixion, centuries before the event took place. It was very much in my thoughts, about the time I “lost my faith” in Atheism, some forty-one years ago while crossing a footbridge in London, England – curiously enough on a Maundy Thursday.

On the first anniversary of that event, or more precisely, the next Maundy Thursday, I found myself in Saint Ives, Cornwall, with the great studio potter, Bernard Leach, then approaching his ninetieth birthday. (I, approaching my twenty-fourth.) He was a Baha’i, deeply committed to the marriage of East and West. Much of our conversation, which went on through Easter, was about “art,” about “religion,” and about “art and religion.”

Strangely, for a man who had fallen away from his Christian upbringing, he decried the loss of Christian belief in modern England, including particularly faith in the literal Resurrection of Jesus Christ. While saying this, he began reciting passages from that Psalm, dwelling with special emphasis on, “The assembly of the wicked have inclosed me. They pierced my hands and my feet.”
A Maundy Thursday altar

Now, in the teaching of Baha’u’llah, as Leach understood it, the New Testament is factually correct, and moreover, anyone who faithfully follows Christ’s teachings is ipso facto a Baha’i. This is not my understanding, but we will let it pass. I was struck by the sudden bold defense of Christian belief, from a most unlikely source.

“Without faith,” Leach argued, “art is a monkey’s game.” Conversely, I supposed, without art, religious ideas cannot be adequately expressed. This can be seen in all cultures: this departure from the commonplace, in the midst of the commonplace. Everywhere the divine is instinctively acknowledged in elevated language, and gesture. Liturgy – art – is essential to it.

It is more than mnemonic; the Last Supper itself is not merely “remembered” in the liturgical events of the Triduum, or in the repetitions of the daily Mass. As the Catholic Church has continued to teach, the Real Presence transcends the historical event. Yet the historical event remains true within it. These things really happened; and by their nature continue to happen in a world that was altered by the coming of Our Savior.

They remain true even if the truth is rejected, as it was in Christ’s time, is, and will be. We do not have “progress” in the profane sense; we do not have a progressive revelation. We have the truth of Christ, at the center of history and of our being, now and forever. He is what lifts us out of our mundane sinful lives, and conducts our attention to what is changeless, pure, and in every sense, higher. We return to this, or try to get away.

To escape: into a world of our own making, and into a life where in our vanity we think that we can make the rules. Hell, which is discernible from Earth, is the putting of the greatest possible distance between ourselves and God. It is the reason Pride is the queen bee in the hive of the deadly sins; and in humility, Love becomes its opposite, theological virtue. It is the reason Love is expressed in acts of holy obedience, as we are resplendently told in the Magnificat. The return, to truth, begins in the acceptance of God’s will, even in denial of our own.

The Stripping of the Altars was used as the title of a book by Eamon Duffy, which has now been in circulation for a quarter century. It is a remarkable revisionist history of the English Reformation, which to my mind has grown in significance over this time. It challenges the myth and propaganda that has guided our thinking in the English-speaking realms, and beyond them wherever our influence has been felt.

It is a variation, I think, on the pagan myth of Prometheus, who stole the divine fire, and put it at the service of his fellow man. In our variation, we have believed that the Catholic Church was tired and failing through the generations prior to a kind of “liberation”; that the Protestant faith emerged as a rekindling, a maturing, a coming of age in a spiritual Magna Carta. Henceforth we would no longer be captive to the authority of a dark and conniving priesthood, but free – to read the Scriptures for ourselves, to strip the churches of their encrusted decorations; to form our own judgments, and write our own prayers.

We all share in this history, going back to Henry VIII, and striding forward through the reigns of Edward VI and Elizabeth I, when the medieval order was turned upside down, and the Catholic faith made capitally illegal. What Duffy showed, for this generation, as for instance Philip Hughes for an earlier one (in the three volumes of his Reformation in England, 1950 and 1963), was the evidence proving a huge, enduring, historical lie.

The old order was robust to the eve of this revolution, which was imposed by force. The resistance to it from the people was profound; yet it failed – in England as elsewhere – under the violence of an emerging political power, directing theology to its own ends. Liturgical destruction at every level, extending to the dissolution of monasteries, the smashing of images, the torching of medieval libraries – was necessary to the creation of a brave new world in which the Church was placed at the disposal of Caesar.

Yet all this is also prefigured, in the Psalm, and in Maundy Thursday’s stripping of the altars.
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David Warren is a former editor of the Idler magazine and columnist with the Ottawa Citizen. He has extensive experience in the Near and Far East. His blog, Essays in Idleness, is now to be found at: davidwarrenonline.com.
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Vers où va-t-on ? : Les racines des inégalités qui augmentent nous ramènent-elles aux années 1980?

Vers où va-t-on ?

Les racines des inégalités qui augmentent nous ramènent-elles aux années 1980?

Posted: 13 Apr 2017 07:20 AM PDT
Article original de Charles Hugh Smith, publié le 31 Mars 2017 sur le site washingtonsblog.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

J’ai présenté ce graphique de l’augmentation des inégalités de richesse à plusieurs reprises, au cours de la dernière année. Remarquez-vous quelque chose de particulier, sur les points d’inflexion dans les années 1980?

Le correspondant W.S. a noté que le point d’inflexion pour le 0,1% du haut (fin des années 1970) a précédé le point d’inflexion des 90% du bas (vers 1986) : les deux ont augmenté leur part de richesse des ménages de 1978 à 1986, puis la part du 0,1% du haut a décollé. Elle a même carrément triplé, passant de 8% à plus de 22%, alors que la part des 90% du bas a diminué de 36% à 23%.

(Notez que les données s’arrêtent à 2012; si nous étendons les tendances au présent, les lignes se sont certainement croisées et la part du 0,1% dépasse maintenant celle des 90% du bas).

Alors, qu’est-il arrivé entre 1978 et 1986? La première phase de la financiarisation de l’économie américaine.

Qu’est-ce que la finance? Dans une économie financiarisée, la spéculation avec une dette ayant un fort effet de levier et des instruments financiers exotiques est beaucoup plus profitable que la production de biens et de services.

La financiarisation évide les actifs productifs d’une économie en stimulant le levier, la dette, l’opacité, la spéculation, la fraude financière, la collusion et la perfection du capitalisme de copinage, c’est-à-dire la prise de contrôle par les élites financières des organes réglementaires et législatifs du gouvernement.
Voici une autre description, moins piquante, via Wikipedia : « L’effet de levier financier surpasse le capital (equity) et les marchés financiers dominent l’économie industrielle traditionnelle et l’économie agricole. »

Voici ma définition la plus formelle :

La financiarisation est la valorisation massive de la dette et des instruments financiers basés sur cette dette, le tout garanti par des actifs précédemment à faible risque, une pyramide de risques et de gains spéculatifs, qui ne sont possibles que dans une période d’expansion massive du crédit et des effets de levier à faible coût.

Une autre façon de décrire la même dynamique est que la financiarisation résulte des effets de levier et de l’asymétrie de l’information, qui remplacent l’innovation et l’investissement productif, en tant que source de création de richesse.

Je décris cette dynamique dans Quelle est la principale cause de l’inégalité de richesse? La financiarisation (24 mars 2014).

Le correspondant W.S. a soumis un commentaire et fait référence à ce livre de 2005, Financiarisation et l’économie mondiale :

Aux États-Unis, la dette totale du marché du crédit divisée par le PIB était d’environ 1,5 de 1961 à 1981. Elle s’est accélérée rapidement dans la décennie des années 1980 – de 1,6 en 1981 à 2,3 en 1989 – à mesure que le déficit budgétaire fédéral a grimpé et que les prises de contrôle hostiles et les rachats à effet de levier (LBO) par des corporations avec un usage massif de dette et aussi les emprunts des ménages ont augmenté. Les emprunts des entreprises et des ménages ont augmenté un peu plus l’endettement généralisé dans les années 1990. En 2001, le ratio dette / PIB était de 2,8, soit près du double du ratio de l’âge d’or. En outre, les taux d’intérêt réels moyens ont été beaucoup plus élevés dans l’ère néolibérale, qu’ils ne l’étaient dans les trois décennies qui l’ont précédé.

W.S. a également mentionné le rapport Financiarisation de l’économie et ajouté ce commentaire :

Bien que les conglomérats « boursouflés » aient été liés par certains à la lenteur de l’économie américaine dans les années 1970, pour les spécialistes en raids d’entreprise, ils ont présenté une opportunité d’enrichissement rapide via le «marché du contrôle d’entreprise» (Manne, 1965). Les étrangers pouvaient acheter l’entreprise à ses actionnaires existants, licencier ses gestionnaires et la vendre à la découpe pour un profit rapide.
Après l’élection de Ronald Reagan en 1980, c’est devenu possible à grande échelle, en raison du relâchement sur les directives antitrust, les changements dans les lois anti-prise de contrôle et des innovations financières qui ont permis aux « raiders » d’obtenir un financement à relativement court terme et à grande échelle (Davis & Stout 1992 ). Au cours de cette décennie, près d’un tiers des plus grandes entreprises industrielles de Fortune 500 ont été acquises ou fusionnées, entraînant souvent des retombées indirectes. En 1990, les sociétés américaines étaient beaucoup moins diversifiées qu’elles ne l’étaient une décennie plus tôt (Davis et al 1994).

L’autre chose qui s’est produite au milieu des années 1980, était que la technologie informatique est devenue assez bon marché et assez puissante pour commencer à remplacer le travail humain à plus grande échelle. Des logiciel de calcul tels que Excel sont devenues accessibles aux petites entreprises, et la combinaison de la publication assistée par ordinateur comme l’Apple de Macintosh et des imprimantes laser a révolutionné la structure des coûts du marketing.

La montée en puissance de l’Internet (couplée à la mémoire et au pouvoir de traitement peu coûteux) a encore alimenté l’expansion productive des technologies numériques. Comme je le décris dans mon livre Obtenez un emploi, construisez une carrière réelle et défiez une économie déconcertante, ces outils – qui sont maintenant omniprésents et peu coûteux – permettent à une personne d’aujourd’hui d’égaler la production de quatre personnes à la fin des années 1980.

En effet, le travail est entré dans une ère de sur-approvisionnement dynamique, tout comme les coûts des soins de santé ont commencé à augmenter, ce qui a rendu plus coûteux l’embauche des travailleurs. Certaines compétences et métiers restent rares et donc bien payés, mais, en général, il est devenu moins cher et plus efficace de remplacer un travail humain de plus en plus coûteux par des logiciels et des outils numériques de moins en moins coûteux, eux, malgré leur puissance croissante.

À moins que nous ne modifiions la structure fondamentale de l’économie pour que la production de biens et de services maximise les opportunités et soit plus profitable pour les gens, au lieu de jouer à des jeux financiers avec des actifs fantômes, la fin du jeu de la financiarisation est l’effondrement financier.

Charles Hugh Smith