Le troisième homme:Le langage de l’action

 

Le troisième homme

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Le troisième homme

Le langage de l’action

Posted: 29 Aug 2017 08:36 AM PDT

A la mémoire de Paul Watzlawick

Emmanuel Macron aime à se faire passer pour un homme qui a connu le monde de l’entreprise et sa mise à l’épreuve par l’action.

Certaines activités humaines sont cruelles. Notamment, lorsqu’elles requièrent un niveau d’exigence tel que l’on peut juger dès les premières minutes à qui l’on a affaire.

Pour des musiciens chevronnés, celui qui joue dévoile son niveau dès les premières notes. Le mauvais musicien se trahit dans la première minute. Au jeu d’échecs, les quinze premiers coups vous donnent une idée déjà précise de la force de votre adversaire. Le jeu incohérent du débutant se dévoile rapidement.

Il en est de même du monde de l’entreprise. Et plus particulièrement, d’une certaine utilisation du langage par l’entrepreneur, liée à une éthique de l’action.

Le Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien
Je reviens donc sur les fameux « rien » qui ont tant fait couler d’encre. Encore cette polémique diront certains, qui n’y voient qu’arguties de second ordre. Certains de mes contacts dont j’estime les écrits et la pensée ont considéré que l’on faisait à Macron un mauvais procès, notamment parce que ce n’est pas ce qu’il voulait dire. Et ces contacts estimables de citer l’ensemble de l’allocution, destinée à ce que les créateurs d’entreprise qui ont réussi n’oublient pas qu’ils doivent leur succès à des personnes restées dans l’ombre.

Mais précisément, la question de ce que Macron a voulu dire ou ne pas dire n’est d’aucune importance dans le contexte entrepreneurial. Car dans celui-ci, le langage est d’abord une action visant à motiver les hommes. Dans les termes de la linguistique, l’homme d’action emploie la fonction performative du langage, non une simple transmission d’information et de sens. Qu’importe si Macron avait raison ou tort : en matière d’impact humain et de motivation, il a commis une erreur qu’un chef de rayon débutant dans une grande surface aurait évité, ce parce qu’il ne possède visiblement pas les bases les plus élémentaires du pilotage d’une équipe. Ceci s’est vérifié lorsqu’il a publiquement désavoué sa propre équipe sur la baisse de l’APL.

En se plaçant d’emblée sur des notions de statut social (« être quelqu’un » versus « n’être rien »), Macron montre qu’il méconnaît un aspect primordial du monde de l’entreprise, peut-être ce qu’il y a de meilleur dans celui-ci. L’entrepreneur rejette l’opposition de « l’être » et de « l’avoir », pour leur préférer le « faire ». Un bon chef d’équipe n’a qu’un seul souci : faire que ses hommes donnent le meilleur d’eux-mêmes à l’instant où ils se trouvent et s’accomplissent de cette façon.

Celui qui rejoint une équipe pour accomplir un projet est prié de laisser les questions de statut et de prééminence au vestiaire, comme le combattant qui pénètre dans le dojo se dépouille de son ego. C’est la part éminemment noble de l’entreprenariat : l’homme a la modestie de se réduire à sa fonction, à l’utilité concrète de ce qu’il apporte à l’instant présent, en oubliant tout le reste, notamment son statut social. Même les positions dans l’organigramme deviennent relatives : les anglo-saxons ont souvent le mérite de demander crûment à quoi l’on sert, et de faire remarquer abruptement qu’une fonction n’est pas très utile, fût-elle de direction ou de haut management.

L’ancien patron de General Electric, Jack Welch, visitait un jour une usine et s’adressa à une équipe d’ouvriers en demandant qui était leur chef. Ces derniers répondirent d’un air goguenard que le chef était celui qui avait la meilleure idée, et qu’ils en changeaient assez souvent. Jack Welch se targuait à l’époque de méthodes novatrices en management. Les ouvriers le bâchèrent gentiment en lui disant : « tu te fais vieux Jack, pour poser une telle question. » Nous avions tout de même affaire à des ouvriers de base s’adressant au PDG de l’un des plus grands conglomérats industriels mondiaux. On le voit, les problématiques « d’être quelqu’un » ou « un rien » s’effacent immédiatement derrière le langage de l’action et l’éthique qui en découle.

Le bon chef d’équipe permet à ceux qu’il pilote de mettre entre parenthèse toutes les vanités sociales l’espace d’une courte période, pour s’accomplir dans l’action pure. Il ne faut pas croire qu’il s’agit de propagande hypocrite comme on peut en voir circuler dans les grands groupes : la mise entre parenthèse des rapports sociaux pour retrouver les rapports humains au sein de l’action est réelle.

Quand bien même Macron aurait raison sur le fond, aucun meneur d’homme n’emploierait ce langage, car précisément que l’on ait 20, 30, ou 50 ans, un passé et un statut de succès ou d’échecs, les hommes se réunissent pour donner le meilleur d’eux-mêmes ici et maintenant.

Le bon directeur de programme créera cet environnement où l’action pure rend à nouveau l’aventure possible quel que soit son passé et son présent, et emploiera le langage correspondant. Il s’agit de mettre les hommes en mouvement, tous les hommes sans exception, pas de leur rappeler un statut qu’ils connaissent très bien.

Quel exemple peut-on donner d’un langage performatif ? En voici un : https://www.youtube.com/watch?v=IIFICRj01Mc

Les hommes que nous voyons dans cette vidéo seraient certainement des « rien » dans le langage de Macron. Ce sont à ces « rien », par une fameuse percée d’Avranches à Bastogne, que nous devons de vivre dans un pays libre aujourd’hui.

La baisse de l’APL et la valeur de l’exemple

Ceux qui me lisent savent que j’apprécie fort peu Mélenchon et ses révolutionnaires de canapé, allant ressasser toutes les vieilles lunes du soviétisme à la française façon Althusser, fleurant bon le camp de rééducation si par malheur ils parvenaient au pouvoir.

Mais je n’ai pas compris pourquoi l’on qualifiait de « démagogique » la démonstration du panier de l’étudiant à 5 euros, alors que je lui reconnais cette fois une factualité bien jouée.

Concernant la baisse de l’APL, la confusion entre le langage de la désignation et le langage de l’action est à nouveau l’erreur commise. La prima donna de la vulgarité dépêchée par LREM pour sermonner les étudiants contestataires n’a rien compris. Il est vrai que l’éthique de l’action dont elle pourrait se targuer s’est traduite chez elle par la malversation et la banqueroute.

Qu’importe que 5 euros représentent peu ou beaucoup : un effort demandé aux plus modestes doit immédiatement être accompagné par un effort exigé des autres : c’est la valeur symbolique, le message de motivation qui compte, non les montants objectifs.

Dans le domaine performatif, le symbole prend une importance considérable. La valeur de l’exemplarité, de l’auto-sacrifice consenti lorsque l’on demande le sacrifice des autres, est bien plus qu’une simple question de comptabilité. Ignorer qu’il est un des plus puissants ressorts de la psychologie humaine c’est faillir sur l’éthique de l’action. Le responsable d’équipe montre l’exemple et s’astreint en premier lieu à ce qu’il demande aux autres s’il s’agit d’un effort difficile, non par simple calcul économique mais pour le principe.

L’on objectera que Macron a également demandé des efforts financiers aux plus aisés. Mais il ne l’a pas fait dans le même temps que l’APL. Dans le langage performatif, la façon dont les choses sont annoncées importe autant, voire plus, que leur contenu objectif. Macron trahit sa totale méconnaissance des ressorts de la motivation humaine, n’ayant jamais vécu d’expérience d’entreprise réelle. Les trois années qu’il a passées à la banque Rothschild ? Il s’agit d’une activité professionnelle un peu particulière qui fait se confronter davantage à des individualités que d’avoir à piloter des équipes. L’entreprise réelle fait se confronter à une palette bien plus ardue de rapports humains.

Absolute Beginners en Pologne

Le récent déplacement du président en Pologne et le ridicule dont il s’est couvert achèvent de montrer son incompétence dans la logique de l’action.

Emmanuel Macron a en l’occurrence raison de A à Z concernant les travailleurs détachés et l’esprit de ce que devait être l’Europe à ses origines.

C’est une chose d’avoir raison, mais une toute autre de savoir l’argumenter et d’en pousser l’avantage.

Le plus modeste des cadres débutants ne vient pas les mains dans les poches en martelant son message, fût-il entièrement justifié et justifiable. Il aura pris soin de tester et sonder en petit comité et en privé ceux à qui il devra délivrer le message : un aparté avec les dirigeants polonais un peu avant ses déclarations était indispensable.

Penser que le message que l’on porte s’imposera de lui-même s’il est vrai relève d’une grande naïveté. Les réalités auxquelles on fait référence sont dynamiques et changent en permanence, charge à celui qui pilote de rendre vrai ce qui était faux auparavant, par l’action.

Macron est venu uniquement avec une requête de ce qui devait être. Il ignore que pour faire passer un message de changement, il faut l’accompagner d’un plan d’action concret et le proposer. S’il souhaite revoir le dispositif actuel des travailleurs détachés – ce qui est louable – il doit proposer dans le même temps un dispositif alternatif très détaillé et précis pour être crédible. Le langage est l’instrument de la dynamique du changement, non la seule désignation de ce qui est ou de ce qui doit être.

Halte là diront certains : proposer une alternative est bien ce qu’a fait Macron. Au-delà de sa harangue au gouvernement polonais sur ce qu’était l’Europe, il a bien proposé quatre points à modifier sur le dispositif des travailleurs détachés :

1. Raccourcir la durée maximale du détachement à 12 mois au lieu de 3 ans.

2. A travail égal rémunération égale, a contrario de la directive Bolkenstein.

3. Renforcer les contrôles contre les fraudes, notamment les sociétés « boîte aux lettres » domiciliées dans des pays de l’est mais dépendantes en réalité d’autres pays.

4. Inclure les transports routiers.

http://www.francetvinfo.fr/monde/europe/travailleurs-detaches/les-quatre-propositions-d-emmanuel-macron-pour-reformer-la-directive-sur-les-travailleurs-detaches_2342011.html

Ces quatre « propositions » ne constituent pas un dispositif, mais un simple approfondissement de ses desiderata. Personne n’avait attendu Macron pour critiquer la directive Bolkenstein, identifiée comme très dangereuse dès sa sortie.

Un véritable dispositif ne s’en tient pas au « quoi » mais rentre dans le détail du « comment ». C’est d’ailleurs une caractéristique du langage de l’action de s’orienter très fortement vers la manière de s’y prendre, plus que sur ce qui est à faire.

Les quatre demandes du président sont légitimes, mais il énonce là des évidences. La valeur ajoutée du discours commence avec leur mise en œuvre : il est évident que pour ces quatre demandes, le principal problème est celui du contrôle et des tentatives de contourner le dispositif.

La demande jupitérienne aurait eu beaucoup plus de force si elle avait approfondi les moyens pratiques d’assurer un tel contrôle et d’éviter les fuites. En se contentant de marteler ce qu’il voulait et en l’accompagnant d’une leçon sur ce qu’est l’Europe, s’auto-intronisant au passage comme une sorte de membre privilégié de celle-ci, Macron a obtenu un impact catastrophique sur des demandes initialement justes.

L’homme supérieur c’est celui qui d’abord met ses paroles en pratique et ensuite parle conformément à ses actions.

Laissons ainsi le dernier mot à maître Kong, qui résume en une seule phrase tout le langage de l’action.

Si vous avez aimé cet article, mes deux livres sur le monde de l’entreprise et plus généralement sur les pièges de la société moderne. Egalement disponibles au format Kindle :
« L’orque : une nouvelle forme d’organisation de la société et de l’économie »
« Portrait de l’homme moderne »

 

MPI:L’intelligence en péril de mort -Marcel De Corte

 

 

 L’intelligence en péril de mort (Marcel De Corte)

 

CER:La revanche de la religion prétendue réformée.

 

La revanche de la religion prétendue réformée.

 

College: What Are You Paying For? by Randall Smith

Sacred Spaces

True Beauty

Books Received

College: What Are You Paying For?

It’s late August, and young adults across the country are headed to college, and parents across the country are writing large tuition checks.

Americans worry incessantly about the inflation in medical costs – and with good reason. But over the past fifteen years, the inflation in college and university costs has been even greater. Colleges and universities across the country have been raising tuition at a rate four times faster than the overall inflation rate.

What does that money pay for? A little thought experiment may help. Let’s imagine, for a moment, educational institutions in which the buildings are modest and fully financed so that, not only are the costs of their construction paid off, but their financing has been sufficient to cover depreciation and maintenance. Since such financing is rarely included in the costs of new buildings. When they are opened (to great fanfare and praise for administrators), what should be an asset becomes a liability and a further drain on general operating expenses.

But let’s say the buildings are fully financed and that the endowment has been developed sufficiently to cover operating expenses. What, then, on our little ideally financed campus, would the basic costs of instruction be? Let’s say we set the salary for faculty at $75,000 per year, which is near the current average. To that rather generous salary, we’ll add another 20 percent to pay for benefits – also generous, but this is what private contractors are required by the government to put aside. The total would be $90,000 dollars per year. Let’s say that we asked our professors to teach three classes per semester, with an average of twenty students per class (a low number for many college classes). In that case, faculty members would be teaching roughly 120 students per year.

Here’s where it gets interesting. To make the $90,000 we need to pay our faculty – and remember, we’ve got the lights and electricity and all the rest taken care of – we would only need to charge each student $750 per course. If each student took five courses per semester, tuition per student would be $3,750 per semester or $7,500 per year. That’s it.

Now if you’re paying more than $7,500 per year in tuition – and everyone is – what, you might wonder, is all the rest of the money being used for? I teach at a university, and I don’t know. Nor do any of my colleagues. We regularly ask to inspect the budget figures, but they are not forthcoming.

Many faculty members across the country would ask their institution to justify each dollar added to that $7,500 per year in tuition based upon a rigorous analysis of whether it would (a) bring about a substantial educational benefit for the student, and (b) be worth the added debt burden to their future. But faculty aren’t in charge. The modern university has become a corporation where the president/CEO is in charge and members of the faculty are viewed as “labor” (or simply as “labor costs”).

Most expensive colleges, state by state

At many institutions, a host of administrative positions has sprung up with names like Chief Athletics Administrator, Chief Development/Advancement Officer, Chief Enrollment Management Officer, Chief Extension/Engagement Officer, Chief External Affairs Officer, Chief Human Resources Officer, Chief Information/IT Officer, Chief Student Affairs/Campus Life Officer. The list goes on and on – Chief Audit Officer, Chief Health Affairs Officer, Chief Institutional Planning Officer, Chief Institutional Research Officer. And we haven’t reached anyone who deals with actual academics yet.

And, of course, each one of these “chief” officers and/or vice presidents needs his or her own staff of associate bureaucrats and administrative assistants. And no institution worth its salt would pay a “vice president” less than a six-figure salary. Little wonder, then, that administrators are filling more classes with part-time “adjunct” faculty who are paid as little as $1800 dollars to teach a course from which the university takes in hundreds of thousands of dollars.

All this information simply raises the question: What are you paying for? If the system is not serving those it is supposed to serve – the students – then we should ask what drives the current system. Why hasn’t the market corrected the aberrations?

In one sense, perhaps it has. Perhaps what consumers want is a “prestige” institution with all the bells and whistles, with climbing walls and luxury dorms, with gleaming glass towers and wood paneled offices – a cross between Harvard and Disney World – with international excursions and a winning football team.

If so, I hope these same consumers aren’t fooling themselves into thinking that they’re “investing” in “education.” They’re “spending” to get a college “experience,” and the bills will eventually come due. So too will the costs of not having a real education.

I have tremendous admiration for parents who sacrifice so their sons or daughters can go to college. Since I want them to get value for their money, I have to say I’ve never seen so many sensible people write a check for so much money not knowing what they’re paying for. Who would write a check for $50,000 for a car not knowing whether it worked or not? And yet plenty of parents write checks for amounts in excess of that having no idea whether their children are really being taught to think clearly, read analytically, do math competently, and write literate prose.

What are you paying for? Prestige? Social Life? Fine. But if you want a real education that serves you for an entire life of the sort that a Catholic liberal arts education provides, you will have to shop carefully and become a much wiser consumer than many of your peers.

We, the faculty, would be grateful if you did because only if we get wiser consumers who force institutions to provide real educational value for students are we going to get the reforms we need. The first step is for parents and students to think more deeply about what real “educational value” is and what a university education is for.

Randall Smith

Randall Smith

Randall B. Smith is the Scanlan Professor of Theology at the University of St. Thomas in Houston. His most recent book, Reading the Sermons of Thomas Aquinas: A Beginner’s Guide, is now available at Amazon and from Emmaus Academic Press.

 

LE CONFLIT :Art et philosophie : conflits sur l’esthétique – 4 (Grèce antique, Platon)-lire plutôt les « réalistes » Aristote,saint Thomas d’Aquin et Etienne Gilson ou Jacques Maritai

     Avant tous les développements modernes et contemporains sur l’expérience esthétique, des auteurs depuis l’Antiquité ont tenté de rendre intelligible les relations entre l’oeuvre belle et l’harmonie nécessaire ou indispensable à la vie en collectivité. L’explication par PLATON ou PLOTIN des oeuvres, supposant l’identification des qualités principales propres à chacune d’entre elles, prétendait rendre raison des moyens de l’artiste, et l’esthéticien en venait à légiférer tant sur la production que sur l’appréciation de l’objet d’art. On ne se rend peut-être pas compte de nos jours de la puissance sociale que procurait alors cette sorte de législation,  à l’heure où le beau se réduit à l’agrément ou à l' »entertainment », mais aux époques reculées où la définition du beau a à voir fortement avec la religion et la politique, le pouvoir de désignation de ce qui est beau ou pas possédait un fort impact sur les esprits, jusqu’au quotidien.

Daniel CHARLES (1935-2008), musicien, musicologue et philosophe français indique bien que l’esthétique comme discipline devient autonome précisément au moment où la qualification de l’objet passe au second plan. « A l’idée rectrice du Beau absolu se substitue progressivement le thème d’un jugement du goût relatif au sujet. Car ce qui permet la beauté réside dans l’objet, sans cependant se laisser déterminer comme telle ou telle caractéristique de cet objet, à ce moment l’attitude que l’on adopte à son égard importe plus que tout le reste : l’être de l’objet renvoie au sujet, l’esthétique thématise le vécu. De l’âge dogmatique, l’esthétique passait à l’étape critique : et elle n’a de cesse, à l’époque moderne, qu’elle n’ait accompli jusqu’au bout la critique et parachevé la besogne de Kant. »

Cet auteur s’inspire fortement de Jean GRENIER (1898-1971), philosophe et écrivain français, (L’art et ses problèmes) dans sa vision globale de l’histoire de l’esthétique. « Mais, si l’intelligible, écrit-il, en vient à être visé comme dépendant du senti ou du perçu, l’esthétique ne peut se targuer de découvrir les règles de l’art que dans la mesure où elle réduit la normativité à n’être plus que la justification idéologique de tel ou tel goût. Ainsi l’esthétique, de science du Beau idéal, en vient elle-même à capituler devant la pure et simple sensation, et à la limite elle se contenterait, à notre époque, de compiler « le catalogue des sensations produites par des objets ». Mais l’idée même d’un tel catalogue « entraine à poser des problèmes brûlants : quelle différence y-a-t-il entre des objets (si vraiment il n’y a plus de jugement de valeur) et des oeuvres? Peut-on parler d’objets esthétiques à la place d’oeuvres d’art? En quoi consistent ces sortes d’objets? Faut-il y inclure les reproductions, les esquisses, les photographies et même les faux? Les nouvelles techniques, les nouveaux instruments doivent-ils être regardés comme étant du ressort de l’esthétique? Et que penser des matières brutes? Peuvent-elles donner naissance à un art brut? » Ce genre de réflexions est éclairé par exemple par l’habitude de cataloguer art tout objet à partir du moment où il est présenté d’une certaine manière (éclairage, disposition par rapport au visiteur…), même si cet objet relève du quotidien ou de l’industrie… « Finalement, poursuit-il, après la crise la plus grave de son histoire, ne peut-on pas conclure à un renouveau possible de l’esthétique? Alors même que l’objet semble avoir pris la place du sujet, ne l’a-t-il pas fait grâce à une importance inattendue du sujet qui pose des décrets en faisant semblant de constater? Dans ce cas, on pourrait reprendre la parole de (Frédéric) Mistral (1830-1914), lexicographe français de la langue d’oc, à propos de la langue provençale : « On dit qu’elle est morte et moi je dis qu’elle est vivante ». Reste à savoir si le « renouveau » de l’esthétique que constate Jean Grenier est bien lié à la réaffirmation de ce que les philosophes appellent subjectivité. Ne faut-il pas aller plus loin, et se demander si l’art d’aujourd’hui, dans son inspiration la plus profonde, est encore justiciable d’une problématique axée sur la qualité des catégories du sujet et de l’objet? Il se pourrait que les artistes forcent les philosophes à renouveler leurs concepts… L’esthétique, du coup, redevient la discipline de pointe qu’elle était pour Baumgarten, mais dans un sens tout-fait différent. Que l’objet puisse passer pour beau, cela cesse en effet de renvoyer au (bon) vouloir d’un sujet : il faut un lien beaucoup plus secret, celui de l’homme avec la Terre. »

Ouvrant son chapitre sur la Grèce, Daniel CHARLES peint un registre où les auteurs (qui nous sont parvenus…) dressent un tableau du monde où soit existe dans la nature déjà une certaine correspondance entre les catégories Beau/Laid, Vrai/Faux, Bien/mal, soit il faut s’efforcer de la réaliser. Il est vrai qu’une certaine confusion chronologique et une certaine difficulté d’attribution de notions à des auteurs (à qui souvent on les prête souvent pour mieux les combattre…), ne facilite pas les mises en perspective…

« Ce n’est pas uniquement, écrit-il, de façon métaphysique, comme le veut Platon, qu’il convient d’interpréter la foule homérique selon laquelle « l’Océan est le père des choses ». Cette première grande affirmation du Devenir a aussi valeur d’esthétique. Elle renvoie en effet à l’élément liquide, archétype de ce miroitement éblouissant qu’est, pour Homère, le Beau. Car le poète ne nous propose pas vraiment une réflexion de l’artiste sur sa création : tout au plus nous apprend-t-il que, la mémoire lui faisant défaut, force lui est de solliciter l’inspiration divine : en sorte que l’essentiel de son originalité réside dans la technique qu’il a su se donner. Mais il est sensible, en contrepartie, à la splendeur de ce qui apparait. Beauté de la mer, de l’eau ; mais aussi du corps, du geste ; de la générosité, de la bonté. La vérité sur les hommes et les dieux n’est-t-elle pas, d’abord, l’éclat du visible?

Hésiode, à son tour, exalte l’ondulation indéfiniment recommencée, le fluide et le féminin ; la beauté est, à ses yeux, totalité et immédiateté. Mais il faut découper les diverses qualités du réel : à la beauté visible (et invisible) s’oppose l’utile (dans lequel sont à distinguer la fin et les moyens).

A l’opposé de ce qu’enseignent Homère et Hésiode, le Beau peut être dit invisible – c’est-à-cire qu’il existe, en supplément, une beauté morale (Sappo), que le poète est un prophète (Pindare), qu’il fait exalter (au dire des tragiques) le scintillement sombre de la mort : cela dénote que le Beau peut s’enfuir du monde. On le saisit là où il se cache : beauté voilée, métaphysique – touchant  au Bien et au Bon, à l’obscur ou à la clarté de l’origine – et non pas seulement à l’utile.

Tel est bien le sens  de l’affirmation pythagoricienne, selon laquelle une harmonie caché régit tout ce qui est. Ecoutons Homère : n’est-ce pas la musique des sphères qu’il évoque par le chant des sirènes? Le Beau ne serait-il pas ce qui accorde, en profondeur, les divergences? Telle est l’harmonie d’Héraclite. Mais alors, l’art devrait s’efforcer d’imiter les rapports – secrets – de l’Un et du multiple, la texture et la substructure du réel ; il aurait vertu médicale (et donc morale) de catharsis.

A ce dualisme pythagoricien (et héracléticien) du voiler et du dévoiler répond la doctrine éléate. L’Être est lisse, sans partage ; il n’y a pas lieu de le scinder. Mais si l’Être est un, comment – chez Parménide le premier – le poète pourra t-il énoncer plus, et autre chose, que ce qui, précisément, est? Comment admettre, après le chant de la Vérité, celui de l’Opinion? De que droit Homère et Hésiode ont-ils attribué aux dieux le vol ou l’adultère? De telles questions trouveraient réponse si l’on s’avisait que la contradiction n’est qu’apparente : d’où le thème de l’algéroise de toute poésie. La façon qu’a le poète de dire l’Être, c’est l’allusion.

L’allusion ou l’illusion? Pourquoi le poète s’arrogerait-il le pouvoir de dévoiler la carcasse – mathématique, ontologique – de ce qui est? Pythagoriciens et éléates ont en commun d’être insupportablement édifiants ; les sophistes vont récuser à la fois l’allégorisme et la catharsis. Il n’existe pas plus, à les entendre, de Beauté en soi ou d’Être que de valeur thérapeutique de la musique ou de l’art en général. Ce qui importe, c’est part de persuader, c’est-à-dire de tromper ; le seul critère esthétique est l’événement, l’occasion. Pour le relativisme opportuniste d’un Protagoras seule compte l’interprétation d’un savoir, d’une sagesse ; et encore moins de le prendre comme médication. Ce qu’il est, au fond, c’est « doux mal » (Gorgias, Eloge d’Hélène) ; en l’occurence, une maladie, une faiblesse, préférable – après tout – à la platitude de la normalité, mais qui ne tranche pas qualitativement sur cette dernière. Ne conservons pas ces distinctions captieuses : l’être et l’apparaitre, l’harmonie voilée et son dévoilement ; renvoyons Héraclite et Parménide dos à dos : « L’Être reste obscur s’il ne coïncide pas avec l’apparence ; l’apparence est inconsistante si elle ne coïncide pas avec l’être » (Gorgias). »

On peut ne pas être d’accord avec cette présentation globale, d’autant qu’il est parfois difficile de démêler ce que l’un a dit de l’autre et ce qu’il a dit réellement, et la rareté relative des sources autorise peu de restituer quoi que ce soit à qui que ce soit. Ce qui importe sans doute plus, ce sont plus les idées que leurs auteurs. Mais ce que l’on ne peut nier, c’est que ces idées, outre qu’elles influencent ensuite beaucoup d’autres et après l’Antiquité, selon les écrits disponibles, restent « actuelles ». Ceux qui pensent que toutes ces réflexions sur le Beau, le Bien, le Vrai ne sont que du vent, devraient regarder du côté de leur propre quotidien et de leur propre société. L’envahissement de la publicité, le triomphe de l’apparence sur la réalité des êtres et des choses, la déformation constante de la réalité par la production extensive de « représentations » de toutes sortes, jusqu’à la déformation de cette réalité, à des fins commerciales ou politiques, se trouvent bien en résonance avec les diverses falsifications historiques des différents pouvoirs (politiques, religieux, financiers) en place depuis des centaines d’années. La production de Beau pour camoufler un Vrai ou un Bien, ou encore pour transformer le Faux en Vrai et le mal en Bien est une constante dans l’histoire de l’humanité, qu’il « bénéficie » ou non de l’apport culturel grec ancien.  Le retour sur le réel, par-delà tous les écrans qu’on interposent entre les gens et les réalités, est bien facilité par la lecture des Anciens.

Poursuivant son exposé sur l’histoire de l’esthétique, Daniel CHARLES écrit que « toutes les polémiques qui précèdent (?) Platon, et jusqu’à un certain point l’esthétique de Platon lui-même, s’éclairent si l’on garde à l’esprit l’acuité de cette lutte entre moralistes et immoraliste. Tel est le combat que mène Socrate, partisan de la morale et de l’utilité dans l’art – raillé copieusement par Aristophane, lui-même héritier du rationalisme des sophistes – contre tout hédonisme mal compris. ne faut-il pas, demande Socrate, rapprocher l’art de la philosophie – celle-ci étant la plus haute musique (Platon, Phédon)? Or Platon commence par s’identifier à Socrate ; et c’est au nom de l’opposition de l’être et du paraître que l’hippies majeur condamne les principales thèses sophistiques : l’occasion ne livre jamais que le faux-semblant ; il faut se détourner de l’idée d’un art essentiellement pathologique comme de l’idée que cette pathologie est superficielle. Au contraire, pour Platon, l’art est magique, d’une magie qui délivre de toute superficialité ; il est folie, délire (Phèdre), mais en cela il nous ravit dans un ailleurs, dans un au-delà, dans le domaine des essences. Loin de résider exclusivement dans l’objet, dans le visible, le Beau est, en soi, condition de la splendeur du visible, et, à ce titre, l’idéal dont l’artiste doit se rapprocher ; d’où le thème de la mimerais. De la beauté des corps à celle des âmes, de celle des âmes à celle de l’idée, il y a une progression, qu’énoncent les texte de l’hippies majeur et du Phèdre et que ramasse la dialectique du Banquet et de la République ; mais il faut noter que l’idée du Beau est seule à resplendir dans le sensible ; seule capable de séduire directement, elle est distincte des autres idées. D’où la complexité de l’esthétique platonicienne. Car, d’un côté, l’art ne peut être que second par rapport au Vrai ou au Bien et le Beau est en désaccord avec le Vrai et le Bien, puisqu’il apparait dans le sensible : pourtant, ce désaccord en heureux, et le Beau rejoint le Vrai parce qu’il révèle ou désigne l’Être au sein du sensible ; et l’art, s’il peut et doit être condamné, en ce qui l’imitation des idées telle qu’il accomplit est toujours de second ordre, mérite cependant d’être pris en considération en ce qu’il est médiation : par lui s’articule la différence entre sensible et non-sensible.

Ce dernier point, continue notre auteur, explique la souplesse des jugements que Platon a successivement portés sur l’art : souvent sévère, il s’adoucit jusqu’à suggérer, dans Les Lois, que l’art n’est qu’un divertissement inoffensif. De même, il faut souligner l’incertitude dans laquelle se trouve Platon sur le bien-fondé de la théorie des Idées : dans la première partie du Parménide, il s’interroge sur l’opportunité de parler d’idées à propos des choses laides ; c’est seulement à propos des choses belles que le mot avait jusqu’ici été prononcé. Il est clair que c’est alors toute la question des rapports du sensible et de l’intelligible, du Devenir et de l’Être, c’est-à-dire de la participation, qui se trouve posé à nouveau. »

Luc BRISSON et Jean-François PRADEAU détaillent ce que PLATON entend par Beau. « Le beau, écrivent-ils, est probablement la notion platonicienne dont le champ d’extension est le plus vaste ; il existe de beaux discours, de beaux objets, de beaux corps, de belles pensées et de belles actions. Cette diversité d’usage tient au fait que le beau, objet de cette passion que l’on nomme amour, hisse l’âme du sensible à l’intelligible. C’est par amour que l’on désire et découvre des choses de plus en plus belles.

Du point de vue de la sensation, l’adjectif kalon désigne tout ce qui est harmonieux, c’est-à-dire tout ce dont les parties ne sont pas associées de manière effrayante ou ridicule. On dira pour cette raison de l’objet de l’amour, un homme ou une femme par exemple, qu’il est beau. Ce qui est beau procure du plaisir à qui le regarde ou le touche, un plaisir esthétique ou érotique (Philèbe).

Du point de vue éthique ou politique de la conduite, l’adjectif kalon est couramment employé pour désigner ce qui est moralement convenable, ce que la situation exige. Dans le Banquet, Pausanias remarque : « Prise en elle-même, une action n’est ni belle ni honteuse. Par exemple, ce que, pour l’heure, nous sommes en train de faire, boire, chanter, converser, rien de tout cela n’est en soi une belle action ; mais c’est dans la façon d’accomplir cette action que réside telle ou telle qualification. Lorsqu’elle est accomplie avec beauté (kalos) et rectitude (orthos), cette action devient belle (kalon), et lorsque la même action est accomplie sans rectitude, elle devient honteuse (aiskhron) » L’essentiel de la morale traditionnelle se retrouve dans ces deux phrases, où kalon, le beau se trouve opposé à aiskhron, qui signifie à la fois laid (physiquement) et honteux (moralement). C’est pourquoi la belle chose est aussi, indistinctement, la chose bonne, plaisante et avantageuse ; la beauté est une forme de bonté, elle est un bien avantageux pour celui qui la perçoit ou mieux, qui l’accomplit (Alcibiade). C’est ce qu’exposent le grand Hippias et le Gorgias, qui qualifient également de beaux un corps, une couleur, une forme, une voix, une occupation, des connaissances et des lois, dans la mesure où chacun d’eux procure un plaisir et un avantage. Et c’est pour cette raison, finalement, que l’on peut donc identifier les belles choses aux bonnes choses ; le plaisir et l’avantage réel que produit la beauté contribuent plus que tout à la poursuite du bonheur.

La beauté n’est donc pas simplement un qualité de l’objet, mais elle peut qualifier la valeur morale d’un sujet qui aime ou fait de belles choses. Celui-ci devient « beau ». Ou plus exactement, son âme (qui est le véritable sujet de la perception et de la conduite) devient belle. La beauté de l’âme consistera en la contemplation des plus belles choses qui soient, les formes intelligibles, et en l’accomplissement des plus belles choses dont elle est capable (les belles pensées et les beaux discours, Phèdre, Parménide). Ainsi s’explique l’importance de l’amour comme moyen d’accès de l’âme à l’intelligible, en un mouvement de remontée dont on trouve la description dans le Banquet et dans le Phèdre. La beauté du corps mène à celle de l’âme et la beauté de l’âme se trouve orientée vers cette Beauté dont elle ne constitue qu’une image imparfaite. Par degrés, ce sentiment universel et si puissant permet à l’âme de remonter du sensible vers l’intelligible et d’entrainer dans cette remontée tous ceux qui partagent le même sentiment. (…). Par l’intermédiaire de l’amour, l’âme passe de la connaissance du sensible à la connaissance de l’intelligible et change ainsi en quelque sorte de statut.

Si l’on ne peut soutenir que la forme du Beau et celle du Bien soient identiques, car ce sont deux Formes distinctes, on voit commences formes sont parentes et comment l’un conduit l’âme à l’autre. L’intervention de l’amour comme accès au Beau présente un intérêt tout particulier dans le contexte de la philosophie platonicienne : il s’agit de la seule passion qui puisse avoir pour objet à la fois le sensible et l’intelligible, pour lequel elle constitue un moyen d’accès incomparable. Le philosophe y trouve de ce fait sa véritable définition : c’est un amoureux. »

 

Luc BRISSON et Jean-François PRADEAU, Platon, dans Le Vocabulaire des Philosophes, tome 1, Ellipses, 2002. Daniel CHARLES, Esthétique – Histoire, dans Encyclopedia Universalis, 2014.

 

LE CONFLIT :Giulio DOUHET (1869-1930

   Le général italien Giulio DOUHET est considéré comme l’un des principaux théoriciens de la guerre aérienne. Contemporain de l’Américain William MITCHELL et du Britannique Sir Hugh TRENCHARD, il se fait l’avocat du bombardement aérien à basse altitude. C’est l’un des premiers théoriciens de la guerre aérienne et l’un des plus influents jusqu’à encore aujourd’hui. Sa vision de la guerre aérienne a un impact important sur le développement de la stratégie de l’entre-deux-guerres et notamment l’état-major des Etats-Unis, durant la seconde guerre mondiale, s’inspire de ses travaux.

Après des études à l’Académie militaire de Modène, il étudie les sciences à l’Ecole polytechnique de Turin, et est affecté à l’état-major où il poursuit des recherches dans divers domaines de la technologie de l’automobile, de la mécanique et de la chimie. Dès les premiers vols d’aéroplanes, il perçoit ses possibilités militaires et discute déjà en 1909 de la « maitrise de l’air ».

Commandant le bataillon aéronautique de l’armée italienne en 1913, il publie son premier ouvrage sur la tactique de guerre aérienne, Règles sur l’utilisation de l’aéroplane en guerre, qui n’est pas pris au sérieux par le commandement ni par le gouvernement italiens. Ses appels à constituer une aviation militaire restent sans effets et de plus, ses critiques sur la conduite de la guerre du Gouvernement lui valent la cour martiale et la prison entre 1915 et 1917. Après le désastre de la bataille de Caporetto, il est libéré mais il est trop tard pour construire une armée de l’air. Il quitte l’armée en 1918, même s’il est réhabilité et qu’on reconnait la justesse de ses analyses.

Plutôt que de poursuivre une carrière militaire, il préfère oeuvre pour ses idées, même s’il est affecté à la commission générale de l’Aéronautique. C’est ainsi qu’il écrit son oeuvre maitresse, La Maitrise de l’Air (Il domino dell’arte) en 1921, qu’il révise pour une seconde édition en 1926, et qui est traduit dans la plupart des langues européennes au début des années 1930. En France, il sort en 1932 et fait l’objet d’un certain nombre d’études, dont l’une d’entre elle, celle de Paul VAULTHIER (1935) est préfacée par le Maréchal PÉTAIN.

Sur le plan de la technique aéronautique, ainsi que dans le domaine de la tactique, Giulio DOUHET est moins original que d’autres théoriciens de la guerre aérienne de cette époque, en particulier en regard des travaux de l’Américain William MITCHELL. Mais il se montre supérieur à ses contemporains dans sa perception de l’enjeu stratégique créé par l’intention de l’aéroplane. Pour lui, la dimension psychologique de la guerre est une composante essentielle des conflits armés contemporains. Mieux que n’importe quel instrument, l’aviation permet de saper le moral et la volonté de défense et de résistance des populations civiles. C’est pourquoi la guerre aérienne devient l’élément principal de toute la stratégie. L’invention de l’aéroplane représente une percée militaire – on est beaucoup dans l’entre-deux-guerres à la recherche de l’arme absolue – dont l’impact dans toute l’histoire de la guerre surpasse toutes les autres innovations. L’avion transforme toutes les données stratégiques. Qui possède la maitrise du ciel acquiert la victoire. Cette maitrise est non seulement nécessaire mais suffisante pour s’assurer la sauvegarde de son territoire. Sans elle, la défaite menace.

La stratégie de DOUHET comprend deux phases : la maitrise des airs, puis son exploitation, une fois celle-ci obtenue. Il se montre sceptique quant à l’efficacité des systèmes de défense anti-aériens et la seule défense réside dans la maitrise des airs. Il s’ensuit que la nature de la stratégie aérienne est exclusivement offensive et devient l’instrument principal de la stratégie globale d’anéantissement qu’il préconise. Sa vision de la stratégie confond défensive et offensive, la première devenant tributaire de la seconde. Le rôle défensif de l’armée est tenu par les forces de surface dont le but est d’empêcher l’ennemi d’avancer ; les forces aériennes assurent le reste. Dans le cadre de la notion de guerre « totale » à la mode dans l’entre-deux-guerres, il donne à sa stratégie offensive l’objectif de détruire rapidement à la fois les cibles militaires et civiles. Sa guerre offensive se résume à trois objectifs :

– la paralysie au sol de la force aérienne de l’adversaire ;

– la destruction de ses centres de production aéronautiques et industriels ;

– l’anéantissement de la volonté populaire de résistance par les bombardements massifs des populations civiles.

Au cours de la Seconde guerre mondiale, le premier objectif fut atteint – destruction d’avions au sol. L’importance attribuée par DOUHET aux bombardements des cibles industrielles ne cesse de croitre tout au long de la guerre, des deux côtés à la fois. Et cet élément fait toujours partie de la stratégie contemporaine comme en témoignent les événements de la guerre du Golfe de 1991. En revanche, les bombardements stratégiques de populations civiles semblent avoir, en pratique, provoqué des réactions inverses  celles prévues par DOUHET, et d’autres après lui.

La tactique du combat aérien développée par DOUHET reflète sa doctrine stratégique : étant donné le caractère offensif de la guerre moderne et de l’aviation, l’avion doit être conçu en priorité pour l’attaque. Pour économiser temps, argent et énergie (pour la formation des servants des avions par exemple), l’avion de combat doit être con!u en priorité pour l’attaque. Du coup, la construire de certains types d’avions est à proscrire. DOUHET préconise, mais il est beaucoup moins suivi de nos jours sur ce point, un seul appareil polyvalent, capable de se défendre contre une attaque aérienne, de prendre en chasse l’aviation adverse et principalement de bombarder les cibles ennemies. Cela donne lieu pendant la seconde guerre mondiale à la construire par les Etats-Unis de super-forteresses très armées. Mais après 1945, les états-majors tirent d’autres conclusions de leurs analyses, ces bombardiers étant encore trop vulnérables à la chasse adverse. Conscient de l’imprécision des bombardements, DOUHET préconise des lâchers imposants de bombes causant les plus grandes destructions au sol, pour avoir des chances d’atteindre les objectifs. Mais outre les erreurs d’appréciation des distances et des ventes, et d’orientations dans les airs, faisant bombarder des cibles amies, les destructions au sol touchent plus les populations civiles que les installations stratégiques. Du coup, et surtout au vu du développement de l’arme nucléaire, cette vision des choses est progressivement abandonnée au profit de la recherche de la précision des tirs.

DOUHET consacre beaucoup d’énergie à convaincre les autorités civiles et militaires de la nécessité doublement, d’avoir une aviation comme arme autonome, et d’avoir ce type type d’appareil. Il est entendu par son gouvernement, sous MUSSOLINI, qui voit là une voie pour compenser la faiblesse de son armée de terre et de sa marine, mais ce dernier n’a pas le temps  ni l’énergie de mettre en oeuvre la stratégie préconisée par DOUHET.

En fin de compte, en ce qui concerne sa contribution pérenne à la stratégie aérienne, la grande majorité des stratégistes lui reproche après le second conflit mondial son décalage par rapport aux potentialités techniques existantes, son évaluation toute théorique des effets des bombardements, sa sous-estimation de l’efficacité de la défense aérienne,etc. L’apparition de l’arme nucléaire pourtant réévalue la vision douhétienne d’une guerre intégrale, surtotale, ne distinguant plus entre espace militaire et espace civil, et faisant reposer la dissuasion sur la capacité de frappe ai coeur des forces vives de l’adversaire (ce que DOUHET avait déjà théorisé dans un roman paru en 1919, voir la revue Etudes polémologiques, n°25-26, 1982). Les livres de DOUHET ont été beaucoup et parfois mal lus. ses prévisions ont souvent échoué. Produit de la fascination technique et du traumatisme de la première guerre mondiale, il demeure partout l’une des figures les plus symboliques du siècle, l’un des plus impressionnants prophètes de la guerre moderne. (Dominique DAVID).

 

Dans son livre La Maitrise de l’air, on peut lire :

« Avoir la maitrise du ciel signifie être dans une position qui permet d’empêcher l’ennemi de voler tout en en gardant soi-même la possibilité. Il existe déjà des avions pouvant transporter des charges de bombes relativement lourdes, et la construction d’un nombre suffisant de ces appareils pour la défense nationale ne demanderait pas de moyens exceptionnels. On produit déjà les éléments actifs des bombes et des projectiles, explosifs, incendiaires et gaz toxiques. Il est aisé d’organiser une flotte aérienne capable de lâcher des centaines de bombes de ce type. De ce fait, la force de frappe et l’amplitude des offensives aériennes, considérées du point de vue de leur importance soit matérielle, soit morale, sont beaucoup plus efficaces que celles de toute autre offensive connue aujourd’hui.

Un pays qui a la maitrise du ciel est en mesure de protéger son propre territoire d’une attaque aérienne de l’ennemi et même de mettre un terme à ses actions annexes en appui de ses opérations sur mer et sur terre, le laissant dans l’incapacité de faire quoi que ce soit d’important. De telles actions offensives peuvent non seulement couper de leur base opérationnelle l’armée de terre et la marine d’un adversaire, mais elles peuvent également bombarder l’intérieur du pays ennemi en y faisant des ravages capables de ruiner la résistance physique et morale de la population.

Tout cela est possible, non pas dans un avenir lointain, mais d’ores et déjà. Et le fait que cette possibilité existe revient à faire savoir à qui veut l’entendre qu’avoir la maitrise du ciel, c’est avoir la victoire. Sans cette maitrise, c’est la défaite qui menace, et les termes qu’il plaira au vainqueur d’imposer.

Il y a douze ans, lorsque les premiers aéroplanes ont fait leurs premiers sauts de puce au-dessus des champs – c’est à peine si aujourd’hui on pourrait appeler cela voler -, j’ai commencé à souligner l’importance de la maîtrise du ciel. Depuis cette époque, j’ai fait ce que j’ai pu pour attirer l’attention sur cette nouvelle forme de guerre. j’ai annoncé que l’aéroplane serait le frère cadet de l’armée de terre et de la marine. J’ai annoncé qu’un jour viendrait où des milliers d’avions militaires sillonneraient les cieux sous l’autorité 0, 1987. Les thèses du Général Douhet et la doctrine française, Stratégique, 1996.

 

 

 

MPI:Sommet migratoire : le volte-face de l’Europe pour freiner l’immigration clandestin

 

 

Sommet migratoire : le volte-face de l’Europe pour freiner l’immigration clandestine

 

École biblique et archéologique française. Jérusalem-ressources BNF

École biblique et archéologique française. Jérusalem

Pays : France
Langue : français
Création : 1890
Site Web : http://www.ebaf.info
Adresse : Nablus Road 6, POB 19053, IL 9119001 Jérusalem.
Note :
Fondée par le père Marie-Joseph Lagrange, sous le nom École pratique d’études bibliques de Jérusalem
Domaines : Savoir et érudition. Musées
Religion
Autres formes du nom : ÉBAF
École biblique de Jérusalem
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  • Ferveur des pierres chrétiennes de Syrie

    Description matérielle : 1 vol. (169 p.)
    Édition : Paris : M. de Maule , impr. 2014
    Auteur du texte : Andrée Claire

    [catalogue]

Autre2 documents

  • Ensemble des textes sacrés pour les religions juive et chrétienne, écrits par des auteurs différents, à des époques différentes, est traditionnellement divisé en « Ancien » et « Nouveau » Testament par les chrétiens. Le canon hébraïque ne reconnaît que les 39 livres de l' »Ancien » Testament. Le canon catholique reconnaît 45 livres dans l' »Ancien » Testament (en comptant les livres de la version grecque des Septante) et 27 livres dans le « Nouveau » Testament. Le canon protestant reconnaît 39 livres dans l' »Ancien » Testament (comme le canon hébraïque) et 27 pour le « Nouveau » Testament

    Bible avec École biblique et archéologique française. Jérusalem comme autre

  • Recueil des écrits qui concerne la Nouvelle Alliance établie par Jésus Christ. – Les 27 livres qui le composent (et qui sont tous généralement admis par les diverses confessions chrétiennes) ont tous été rédigés en grec, au début de l’ère chrétienne (entre 50 et 90 environ). Ce sont : les 4 Évangiles, les Actes des Apôtres, les 14 lettres qui constituent le Corpus paulinien, les 7 Épîtres dites catholiques et l’Apocalypse

    Bible. N.T. avec École biblique et archéologique française. Jérusalem comme autre

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Sources de la notice

  • Texte occidental des actes des apôtres : reconstitution et réhabilitation, 1984
    Cent ans d’exégèse à l’École biblique, 1990
  • WL 2006
    LCNA (2009-07-02) (Site archivé par la BnF depuis le 21/11/2012)

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 Ecole biblique et archéologique française

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Nationalité : France

Biographie :

L’École biblique et archéologique française (EBAF), située à Jérusalem, fondée et dirigée par l’ordre dominicain, est un établissement français d’enseignement supérieur et de recherche, spécialisé dans l’archéologie et l’exégèse biblique.

L’École fut fondée en 1890 sous le nom d’École pratique d’études bibliques par le Père Marie-Joseph Lagrange (1855-1938), membre de l’Ordre des Prêcheurs, sur le terrain du couvent dominicain de St-Étienne à Jérusalem, couvent créé en 1882. En 1920, elle prit son nom actuel, à la suite de sa reconnaissance comme école archéologique nationale française par l’Académie des inscriptions et belles-lettres.

Depuis sa création, l’École mène de front, et de manière complémentaire, des recherches archéologiques en Israël et dans les territoires et pays adjacents, et l’exégèse des textes bibliques. Elle s’est signalée dans les disciplines de l’épigraphie, de la linguistique sémitique, de l’assyriologie, de l’égyptologie, mais aussi en histoire ancienne, en géographie ou en ethnographie.

Elle est habilitée à conférer le doctorat canonique en Écriture sainte. Elle publie la Revue biblique, divers travaux spécialisés dans ses domaines d’excellence, ainsi que des ouvrages adressés à un public plus large, dont une traduction française de la Bible, connue sous le nom de Bible de Jérusalem (1956, 1973, 1998), qui allie qualité littéraire des traductions et rigueur critique.

Parmi ses membres les plus illustres, outre le Père Lagrange, on peut citer les pères Marie-Émile Boismard, Roland de Vaux, Raymond-Jacques Tournay, ou encore Pierre Benoit.

Suite à la découverte des manuscrits de Qumrân, les biblistes de Jérusalem ont beaucoup collaboré à l’exégèse et à la traduction des textes esséniens.

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Nastasia-B16 octobre 2015
La Bible de Jérusalem de Ecole biblique et archéologique française

Or, si l’on prêche que le Christ est ressuscité des morts, comment certains parmi vous peuvent-ils dire qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Mais si le Christ n’est pas ressuscité, vide alors est notre message, vide aussi votre foi. Il se trouve même que nous sommes de faux témoins de Dieu, puisque nous avons attesté contre Dieu qu’il a ressuscité le Christ, alors qu’il ne l’a pas ressuscité, s’il est vrai que les morts ne ressuscitent pas. Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi ; vous êtes encore dans vos péchés. Alors aussi ceux qui se sont endormis dans le Christ ont péri. Si nous qui sommes dans le Christ n’avons d’espoir que cette vie, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes.

PREMIÈRE ÉPÎTRE AUX CORINTHIENS : III, 15, 12-19.

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Nastasia-B15 octobre 2015
La Bible de Jérusalem de Ecole biblique et archéologique française

Qui touche à la poix s’englue,

qui fréquente l’orgueilleux en vient à lui ressembler.

Ne te charge pas d’un fardeau trop lourd,

ne te lie pas à plus fort et plus riche que toi.

Pourquoi mettre le pot de terre avec le pot de fer ?

S’il le heurte il se brisera.

Le riche commet une injustice, il prend de grands airs ;

le pauvre est lésé, il se fait suppliant.

Si tu lui es utile il se sert de toi,

si tu fais défaut, il s’écartera de toi.

L’ECCLÉSIASTIQUE : 13, 1-4.

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finitysend26 novembre 2013
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Deut , 24,14,

Tu n’exploiteras pas le salarié humble et pauvre, qu’il soit d’entre tes frères ou étranger en résidence chez toi .

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finitysend27 octobre 2016
La Bible de Jérusalem de Ecole biblique et archéologique française

« Si je t’oublie, Ô Jérusalem, que ma droite s’oublie ! »
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finitysend19 avril 2013
La Bible de Jérusalem de Ecole biblique et archéologique française

Lorsqu’il eut fini de parler à Saül, l’âme de Jonathan s’attacha à l’âme de David et Jonathan se mit à l’aimer comme lui-même. Saül le retint ce jour même et ne lui permit pas de retourner chez son père. Jonathan conclut un pacte avec David, car il l’aimait comme lui-même.

Samuel 18:1-3

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finitysend22 mars 2012
La Bible de Jérusalem de Ecole biblique et archéologique française

Mon bien-aimé parle et me dit:

Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens !

Car voici, l’hiver est passé;

La pluie a cessé, elle s’en est allée.

Les fleurs paraissent sur la terre,

Le temps de chanter est arrivé,

Et la voix de la tourterelle se fait entendre dans nos campagnes.

Le figuier embaume ses fruits,

Et les vignes en fleur exhalent leur parfum.

Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens!

Ma colombe, qui te tiens dans les fentes du rocher,

Qui te caches dans les parois escarpées,

Fais-moi voir ta figure,

Fais-moi entendre ta voix;

Car ta voix est douce, et ta figure est agréable.

Prenez-nous les renards,

Les petits renards qui ravagent les vignes;

Car nos vignes sont en fleur.

Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui;

Il fait paître son troupeau parmi les lis.

Avant que le jour se rafraîchisse,

Et que les ombres fuient,

Reviens … sois semblable, mon bien-aimé,

A la gazelle ou au faon des biches,

Sur les montagnes qui nous séparent.

Premier testament.

CANTIQUE DES QUANTIQUES : 2.10 à 2.17

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litolff13 janvier 2011
La Bible de Jérusalem de Ecole biblique et archéologique française

Heureux les pauvres en esprit,

car le Royaume des Cieux est à eux.

Heureux les doux,

car ils recevront la terre en héritage.

Heureux les affligés,

car ils seront consolés.

Heureux les affamés et assoiffés de la justice,

car ils seront rassasiés.

Heureux les miséricordieux,

car ils obtiendront miséricorde.

Heureux les cœurs purs,

car ils verront Dieu.

Heureux les artisans de paix,

car ils seront appelés fils de Dieu.

Heureux les persécutés pour la justice,

car le Royaume des Cieux est à eux.

Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on vous calomnie de toutes manières à cause de moi.

Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux.

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gavarneur02 janvier 2017
La Bible de Jérusalem de Ecole biblique et archéologique française

Elle s’avança alors vers la traverse du lit proche de la tête d’Holoferne, en détacha son cimeterre, puis s’approchant de la couche elle saisit la chevelure de l’homme et dit : « Rends-moi forte en ce jour, Seigneur, Dieu d’Israël ! » Par deux fois elle le frappa au cou, de toute sa force, et détacha sa tête. Elle fit ensuite rouler le corps loin du lit et enleva la draperie des colonnes. Peu après, elle sortit et donna la tête d’Holoferne à sa servante, qui la mit dans la besace à vivres, et toutes deux sortirent du camp comme elles avaient coutume de le faire pour aller prier.

Judith, chapitre 13

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finitysend28 octobre 2016
La Bible de Jérusalem de Ecole biblique et archéologique française

Zacharie , -12

-2 Voici , je ferai de Jérusalem une coupe d’étourdissement Pour tous les peuples d’alentour, Et aussi pour Juda dans le siège de Jérusalem . -3 En ce jour-là, je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples ; Tous ceux qui la soulèveront seront meurtris ; Et toutes les nations de la terre s’assembleront contre elle . -4 En ce jour-là , dit l’Eternel , Je frapperai d’étourdissement tous les chevaux , Et de délire ceux qui les monteront ; Mais j’aurai les yeux ouverts sur la maison de Juda , Quand je frapperai d’aveuglement tous les chevaux des peuples .…

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finitysend22 mars 2012
La Bible de Jérusalem de Ecole biblique et archéologique française

Psaume 23 :

L’Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me dirige près des eaux paisibles. Il restaure mon âme, il me conduit dans les sentiers de la justice, à cause de son nom. Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort je ne crains aucun mal car tu es avec moi ; ta houlette et ton bâton me rassurent. Tu dresses devant moi une table face à mes adversaires ; tu oins d’huile ma tête et ma coupe déborde. Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie, et j’habiterai dans la maison de l’Eternel jusqu’à la fin de mes jours

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L’École biblique et archéologique française de Jérusalem par Jean-Michel Polio- avec brève bibliographie

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L’École biblique et archéologique française de Jérusalem
Jean-Michel Poffet
Dominicain. Ancien directeur de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem

L’École biblique et archéologique française de Jérusalem, fondée en 1890, est le plus ancien centre de recherche biblique et archéologique de Terre sainte. S’inspirant du nom de l’École pratique des hautes études (Paris, 1868), le P. Lagrange l’appela École pratique d’études bibliques, afin d’en souligner la spécificité méthodologique. On modifia son nom en 1920, lorsque l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (Paris) reconnut l’École biblique comme l’École archéologique française de Jérusalem, en raison de la qualité de ses réalisations dans ce domaine. Elle est la seule école archéologique nationale à Jérusalem qui propose un programme de cours et décerne un doctorat en sciences bibliques.

Le couvent Saint-Étienne

On peut resituer la fondation du couvent Saint-Étienne à Jérusalem dans le cadre à la fois politique et religieux de ce qu’on appelle « l’invention de la Terre sainte » au XIXe siècle. Différents ordres religieux se pressent dans le pays, en particulier à Jérusalem, différentes nations aussi – les Anglais, les Français, les Allemands, les Russes, les Italiens, les Espagnols. Les religieux ne manquaient pas mais, dès les années 1870, l’idée d’une fondation dominicaine française à Jérusalem est évoquée aussi bien dans le milieu ecclésiastique que diplomatique, en particulier par le marquis de Vogüe, ambassadeur de France à Constantinople. Vu de Paris, il paraissait important que la France eut une place de choix en Terre sainte, fidèle à la tradition des croisés qui fit d’elle la gardienne des Lieux saints. En 1884 la Maison Saint-Étienne, qui deviendra bientôt couvent (1892) est fondée à Jérusalem par le P. Matthieu Lecomte de la Province de Lyon, à quelques encablures de la porte de Damas et tout près des ruines de l’ancienne église Saint-Étienne. Au départ, cette fondation était destinée à accueillir et guider les pèlerins venus en Terre sainte, tout en renforçant l’influence politique et culturelle française dans la région ; l’idée évoluera vers la fondation d’un véritable cours d’Écriture sainte et de langues orientales. Il appartiendra au P. Lagrange de présider à la destinée intellectuelle et académique de la fondation.

L’École biblique (1890)

Alors qu’il perfectionnait ses études des langues orientales à Vienne en Autriche, le P. M.-J. Lagrange (1855-1938) est appelé par le maître de l’ordre des dominicains à ouvrir à Jérusalem un centre d’études bibliques auxquels il donnera le nom d’École pratique d’études bibliques. On aura reconnu le patronage de l’École pratique des hautes études de Paris qu’il fréquenta brièvement. L’orientation est claire : une école visant moins à l’exhaustivité des programmes et des connaissances qu’à la recherche des professeurs qui allaient ainsi donner le goût de l’étude aux élèves venus étudier la Bible en Orient. Le 15 novembre 1890, il inaugure l’École biblique. La séance est solennelle et présidée par le consul général de France ; l’allocution du P. Lagrange a des accents prophétiques et visionnaires mais les effectifs sont modestes, quatre professeurs et cinq étudiants et leur matériel se limite à une table, un tableau noir et une carte… Aujourd’hui, la bibliothèque de l’École biblique compte cent quarante mille ouvrages en exégèse, archéologie et orientalisme et vient d’être entièrement rénovée grâce à l’aide de la Communauté européenne. Le départ était donné, restait à affermir l’institution, tant au plan ecclésial que politique et civil.

Le P. Lagrange recevra du pape Léon XIII un bref (17 sept. 1892) appuyant son institution ; sur le plan politique, c’est l’ambassadeur de France à Constantinople qui lui obtient un firman accordant l’exemption d’impôt. Mais l’acte décisif sera celui de l’accord de Mytilène du 12 novembre 1901 qui inscrit l’École biblique, le couvent qui l’abrite et la basilique Saint-Étienne dans la liste des établissements français bénéficiant du protectorat de la France et de l’exemption d’impôt et de taxe foncière. L’appui de la France n’allait pas en rester là.

L’École archéologique française (1920)

En effet, il restait à préciser l’insertion et le statut de l’école au milieu des réalisations en cours dans le domaine archéologique au Proche-Orient. L’idée d’une école archéologique de Jérusalem était dans l’air, où collaboreraient des archéologues britanniques et américains, où la France – sans prétendre à l’exclusivité des chantiers et opérations archéologiques – tiendrait sa place. La situation était délicate : le P. Lagrange demandait un appui mais tenait à son indépendance en tant qu’établissement religieux, même si l’école et sa bibliothèque ont toujours été ouvertes à des chercheurs indépendamment de leurs croyances. Du côté de l’État laïc, l’appui à l’établissement des dominicains n’allait pas de soi. Enfin, pour un pays ruiné par la guerre, les moyens financiers à disposition militaient davantage pour une collaboration que pour de nouvelles et coûteuses réalisations. Peu à peu le réalisme des contraintes budgétaires invita à reconnaître ce qui existait déjà : après de longues démarches, le P. Lagrange et ses collègues sont exaucés. Dans sa séance du 15 octobre 1920, l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres de Paris accorde sa reconnaissance officielle à l’œuvre des dominicains de Jérusalem. L’École pratique d’études bibliques devient L’École biblique et archéologique française. Chaque année jusqu’à aujourd’hui, l’école accueille deux boursiers de l’Académie ; dans la liste, aujourd’hui longue, figurent quelques grands noms de l’archéologie française et de l’exégèse.

Le défi intellectuel : Bible et histoire

Cette fondation allait donner leurs lettres de noblesse aux études bibliques dans l’Église catholique, qui accusait un retard certain en la matière. L’accent avait été fortement déplacé en direction de la tradition et du catéchisme. On ne lisait plus guère l’Écriture et en tout cas pas de manière historique, alors que se faisaient jour les premières découvertes dans le domaine de l’archéologie et de l’orientalisme. De plus, une conception positiviste de la vérité restreignait pour longtemps une quête plus attentive et plus précise de la vérité dans le domaine de l’histoire religieuse. De ses censeurs, le P. Lagrange écrivait : « ils ont assimilé le suc évangélique sans la moindre idée que pose la critique. N’ont fait aucune étude spéciale. Ils n’ont jamais eu l’idée de comparer les évangiles entre eux » (1906). À la routine, il préfère la vie de l’intelligence qu’il voit comme une lutte. « Le grand intérêt de l’Église est que nous soyons assez épris de la vérité pour démolir nous-mêmes les traditions certainement fausses tout en maintenant les vraies » (1895).

Le P. Benoît, disciple du P. Lagrange et lui-même ancien directeur de l’école, exprime avec bonheur la visée du fondateur : Le P. Lagrange « avait pour projet d’éclairer l’étude de la Bible par une connaissance scientifique du milieu humain où elle a été vécue, parlée, écrite. S’il y a une histoire du salut, il y a aussi une géographie du salut. La Bible a en Palestine un « Sitz im Leben » qui éclaire singulièrement son message. Dieu a parlé aux hommes d’un certain pays, avec les langues de leur temps, selon la culture de leur temps. Il s’agissait donc d’étudier la géographie de la Terre sainte, l’histoire ancienne du Proche-Orient, les langues orientales, l’archéologie, l’épigraphie… Rien n’était plus propice à cette étude qu’une résidence permanente en Palestine. Tel était le but que le P. Lagrange assignait à son œuvre, qu’il appelait intentionnellement « École pratique d’études bibliques ». » De sa première excursion au Sinaï, le P. Lagrange revient à la fois ébloui par la portée du pays mis en lien avec l’Écriture, mais troublé par les conséquences à en tirer : « Je dois avouer que le voyage au Sinaï (1893) me laissa une impression profonde, je dirai même une inquiétude secrète et douloureuse. […] J’ai mentionné cette dépression physique, parce qu’elle contribua peut-être à l’intensité de mon impression morale. La beauté du Sinaï – désert aride, oasis, grès colorés, granit rose, majesté de la montagne de Dieu – je l’ai goûtée dans une lumière céleste, je ne saurais la décrire. […] Mais ce que je cherchais surtout, c’était la trace des Israélites, la confirmation du Pentateuque. Dans mon esprit, il se fit comme un discernement dans une question complexe, et il me sembla que le sol lui-même avait son mot à dire à propos de la critique littéraire du Pentateuque. La réalité substantielle des faits relatés dans les quatre derniers livres me parut en parfaite harmonie avec la nature du pays, ses aspects, ses cultures, ses traditions. […] Mais d’autre part, le Pentateuque, tel que nous le possédons, est-il le récit historique de ces faits selon toutes ses manières de dire ? Comment faire circuler, non pas dans un désert sans limites et plat comme une feuille de papier, mais dans ces vallées abruptes et sans eau, les millions d’âmes dont parle le texte actuel ? […] Ne fallait-il pas conclure que des faits parfaitement historiques avaient été comme idéalisés pour devenir le symbole du peuple de Dieu, de la future Église de Dieu ? […] Il fallait cependant admettre une manière de raconter qui n’était pas la sobre histoire telle que nous la concevons. […] C’est poser le principe d’une certaine manière d’écrire l’histoire qui n’est pas la nôtre, mais qui se trouve dans l’Ancien Testament. » Le fondateur de l’École biblique aurait à affronter toutes sortes de combats et de soupçons en pleine crise du modernisme où s’affrontait d’un côté la vision traditionnelle et non critique des textes bibliques, et de l’autre le questionnement naissant des sciences humaines à partir des découvertes en cours dans les domaines archéologique et littéraire. Le P. Lagrange préparait les chemins à la reconnaissance par l’Église de l’utilisation et de la portée des méthodes historiques et critiques, par le pape Pie XII avec l’encyclique Divino Afflante Spiritu de 1947 et au Concile Vatican II avec la Constitution sur la Révélation, Dei Verbum. Une excellente formation théologique et une foi profonde allaient par ailleurs l’aider à ne pas vider pour autant la Bible de son contenu mais à baliser les voies d’une solide interprétation.

Le rayonnement de l’école

En quelques années, le corps professoral s’étoffa. Parmi les pionniers, mentionnons ceux qui se sont particulièrement signalés par leurs recherches et leurs publications : le P. Hugues Vincent, archéologue ; le P. Félix Abel pour l’histoire et la géographie ; le P. Antonin Jaussen pour la langue arabe et l’étude des coutumes arabes ; le P. Raphaël Savignac pour la langue syriaque et l’épigraphie ; le P. Paul Dhorme en langue et culture akkadiennes. Parmi la seconde génération, mentionnons quelques grands noms, en s’en tenant aux disparus : le P. H.-M. Coüasnon qui a dirigé la rénovation du Saint Sépulcre ; le P. B. Couroyer, égyptologue ; le R. de Vaux pour l’histoire d’Israël, l’archéologie et l’exégèse de l’Ancien Testament ; et le P. Pierre Benoît pour l’exégèse du Nouveau Testament et la topographie de Jérusalem.

Dans le domaine des études bibliques et de l’orientalisme, il faut mentionner la Revue Biblique qui paraît depuis 1892 et qui est l’organe scientifique de l’école. S’y sont ajoutées deux collections : les Études Bibliques, série de commentaires et de monographies paraissant sous la direction de l’école, ainsi que les Cahiers de la Revue Biblique. Il faut souligner surtout la traduction de la Bible, avec une annotation scientifique : ce fut une première dans l’Église catholique quand parut, aussitôt après la fin de la guerre, la Sainte Bible, d’abord en fascicules puis en un volume (1956). Le public la baptisa spontanément La Bible de Jérusalem. La deuxième édition date de 1973 et la troisième, partiellement retravaillée, de 1998. L’École biblique ouvre le chantier d’une nouvelle Bible de Jérusalem : « La Bible en ses traditions », avec une traduction et surtout une conception entièrement renouvelée de l’annotation et de la présentation. La publication se fera par fascicules et commencera dans les années 2005-2006.

Pendant longtemps, pour ce qui relevait des explorations et de l’archéologie, l’École organisa surtout des voyages d’études dans toute la région. Les fouilles ne viendront que plus tard. Dès 1896 l’école explore Pétra, Madaba en Transjordanie, le désert du Négeb et le Sinaï mais aussi l’Arabie de 1907 à 1912, sans oublier une croisière autour de la mer Morte, la vallée du Jourdain, ou encore Palmyre. Ces excursions prenaient parfois plusieurs semaines, voire plusieurs mois et n’avaient rien de touristique. Professeurs et étudiants en revenaient chargés de découvertes, d’inscriptions ou de relevés topographiques. Plus tard seulement l’école allait procéder elle-même à des fouilles à Jérusalem ou dans les environs. Mais c’est surtout au P. de Vaux qu’il reviendra d’ouvrir quelques grands chantiers : Tell-el-Farah près de Naplouse (1946-60), Khirbet Qumrân surtout et le Wady Murabbat, depuis 1951 et après les premières découvertes de manuscrits par les Bédouins ; Tell Keisan près de Saint-Jean d’Acre et Khirbet-es-Samra, près d’Amman. Aujourd’hui c’est dans la région de Gaza que l’école fouille, lorsque les circonstances politiques le permettent.

Aujourd’hui l’École biblique et archéologique de Jérusalem poursuit sa mission, accueillant dans une même communauté de travail, professeurs, étudiants et chercheurs. Tous ont libre accès à l’exceptionnel instrument de travail que représente la bibliothèque. L’archéologie a profondément changé de visage, le pays aussi. Demeure la tâche herméneutique appliquée à la Bible. Le chantier est en pleine rénovation et requiert autant d’intelligence, de lucidité et de courage intellectuel.

Jean-Michel Poffet
Mai 2003

Bibliographie
L’œuvre du Père Lagrange, Étude et bibliographie L’œuvre du Père Lagrange, Étude et bibliographie
F.-M. BRAUN
Fribourg (Suisse), 1943
Le Père Lagrange au service de la Bible. Souvenirs personnels Le Père Lagrange au service de la Bible. Souvenirs personnels
F.-M. BRAUN – Préface de P. Benoît, op
Cerf, Paris, 1967
Activités archéologiques de l’École Biblique et Archéologique Française à Jérusalem depuis 1890 Activités archéologiques de l’École Biblique et Archéologique Française à Jérusalem depuis 1890
P. Benoit
In Revue Biblique, tome 1987, pages 397 à 424
Gabalda, Paris, 1987
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Lectio Divina, 142
Cerf, Paris, 1990
Exégète à Jérusalem. Nouveaux Mélanges d’Histoire Religieuse (1890-1939) Exégète à Jérusalem. Nouveaux Mélanges d’Histoire Religieuse (1890-1939)
Marie-Joseph Lagrange – Présentation par Maurice Gilbert sj
Cahiers de la Revue Biblique, 29
Gabalda, Paris, 1991
Le Nouveau Testament. Cent ans d’exégèse à l’École Biblique Le Nouveau Testament. Cent ans d’exégèse à l’École Biblique
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Cahiers de la Revue Biblique, 27
Gabalda, Paris, 1990
L’Ancien Testament. Cent ans d’exégèse à l’École Biblique L’Ancien Testament. Cent ans d’exégèse à l’École Biblique
Sous la direction de Jean-Luc Vesco
Cahiers de la Revue Biblique, 28
Gabalda, Paris, 1990
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Dominique Trimbur
Mémoire dominicaine, V
Cerf, Paris, 2002